Une pièce de théâtre amateur de la maison de jeunes de la localité de Seddouk a fait sensation mardi soir à la maison de la culture de Béjaia, offrant une trame presque fantastique mais dont la drôlerie, la théâtralité et la suavité du texte au ton léger et décalé, a littéralement transporté.
Le large public présent qui ne s’attendait visiblement pas à un tel spectacle, s’en est enjoué à loisir, partant en vrille à chaque réplique et intonation caustique, fréquemment énoncée dans un style dépouillé mais d’une subtilité furieuse et espiègle.
La pièce, une fable douce-amère, traite de la folie d’une famille, dont la cupidité a obscurci le sens des réalités et des valeurs, au point de ne plus discerner la normalité de la démence.
«Psy-théâtre» rend compte d’un conflit familial opposant quatre garçons et une fille à leur père, qu’ils veulent déshériter de son vivant. Pour en précipiter la solution, ils accusent le paternel de folie et essaient de régler leur différend dans un cabinet psychiatrique, d’autant que le papa s’est reclus sur lui-même, ne parlant plus et faisant mine de ne plus tenir sur ses jambes.
Le clou de l’histoire est la démarche auprès du psychiatre qui n’est pas collective mais individuelle, et au cours de laquelle, chacun des enfants livre sa propre version de la démence paternelle.
Le médecin finit par lever le voile sur le secret du vieil homme et à défaut de trouver une solution médicale, pas seulement au père mais aussi à ses enfants, tous nécessitant un traitement de choc, il s’en remet à la justice.
Cette dernière peine pour sa part à rendre un verdict et accuse l’instigateur principal de cette machination, sans toutefois en clarifier la sentence.
M. K.