17.9 C
Alger
mardi 6 juin 2023

Luttes

Les manifestations contre la réforme des retraites continuent à battre leur plein en France, mais le gouvernement tient bon et est bien décidé à faire passer son projet coûte que coûte, quitte à le faire en force et prendre le risque de renforcer la contestation dans la rue. Élisabeth Borne a en effet décidé de saisir «directement le Conseil constitutionnel», a annoncé Matignon, pour un examen «dans les meilleurs délais» du texte de la réforme des retraites. Une annonce faite quelques heures après le rejet de deux motions de censure à l’Assemblée, validant ainsi l’adoption de la réforme des retraites. La Première ministre souhaite ainsi que «tous les points soulevés au cours des débats puissent être examinés», a précisé Matignon, alors que l’opposition parlait de recourir au Conseil constitutionnel. La gauche contestait en particulier le fait que cette réforme puisse être menée par le biais d’un projet rectificatif du budget de la Sécurité sociale. Le Conseil constitutionnel doit, par ailleurs, examiner la recevabilité d’une demande de référendum d’initiative partagée, initiée par la gauche, pour contester le projet du gouvernement, et qui lui a été soumise lundi. Quelque 250 parlementaires, députés et sénateurs principalement de gauche, l’ont déposée, alors que la réforme vient d’être adoptée au Parlement. Le Conseil doit en vérifier la recevabilité, en regardant notamment si la consultation porte sur les domaines de «l’organisation des pouvoirs publics, des réformes relatives à la politique économique, sociale ou environnementale et aux services publics qui y concourent». Puis pourrait s’ouvrir le recueil des signatures citoyennes, afin de tenter d’atteindre un dixième des électeurs, soit 4,87 millions de signatures, dans un délai de neuf mois, pour ouvrir la voie à un référendum. Dans leur texte, les parlementaires de gauche jugent que le «choix de rallonger la durée au travail accentue les inégalités sociales et porte particulièrement préjudice aux populations les plus vulnérables». Ils proposent de soumettre à un référendum le fait que le départ à la retraite «ne peut être fixé au-delà de soixante-deux ans». Procédure complexe, le référendum d’initiative partagée (RIP) n’a jamais abouti depuis son introduction dans la Constitution en 2008, à l’initiative de Nicolas Sarkozy. Mais la réforme des retraites d’Emmanuel Macron a réussi à cristalliser
l’opinion et pourrait ainsi donner lieu à une consultation populaire, qui si elle aboutissait, serait un terrible camouflet pour le président français qui a misé tout son deuxième mandat sur ce projet de loi. L’espoir de voir le mouvement populaire s’essouffler au fil des semaines ne s’est pas concrétisé et le gouvernement doit faire face à une opposition populaire déterminée à contrer l’exécutif et dont la mobilisation risque de continuer après le vote final du projet de loi controversé.

Article récent

--Pub--spot_img

Articles de la catégorie

- Advertisement -spot_img