Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a affirmé ne plus vouloir insister pour obtenir l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN. Cette démarche d’intégration reste l’un des principaux motifs invoqués par le Kremlin pour justifier l’invasion de son pays.
Par Meriem Benchaouia
Autre ouverture apparente en direction de Moscou, il se dit prêt à un «compromis» sur le statut des territoires séparatistes de l’est de l’Ukraine dont le président russe, Vladimir Poutine, a reconnu unilatéralement l’indépendance juste avant de lancer sa guerre fin février. «S’agissant de l’OTAN, j’ai tempéré ma position sur cette question il y a déjà un certain temps, lorsque nous avons compris que l’OTAN n’était pas prête à accepter l’Ukraine», a-t-il déclaré dans un entretien diffusé par la chaîne américaine ABC. «L’Alliance a peur de tout ce qui est controversé et d’une confrontation avec la Russie», a-t-il déploré. Il a ajouté ne pas vouloir être le président d’un «pays qui implore à genoux» pour une telle adhésion. «Je parle de garanties de sécurité. Je pense que s’agissant de ces territoires temporairement occupés, qui n’ont été reconnus que par la Russie, nous pouvons discuter et trouver un compromis sur l’avenir de ces territoires», a-t-il expliqué. «Ce qui est important pour moi, c’est comment vont vivre les gens qui sont dans ces territoires et qui veulent faire partie de l’Ukraine», a-t-il poursuivi, estimant que la question est «plus complexe que simplement les reconnaître». «Cela, c’est un autre ultimatum et nous rejetons les ultimatums. Ce qu’il faut, c’est que le Président Poutine commence à discuter, entame un dialogue, au lieu de vivre dans une bulle», a-t-il observé.
Accord russo-ukrainien sur une série de couloirs d’évacuation des civils
Russes et Ukrainiens sont tombés d’accord, hier, sur la mise en place d’une série de couloirs humanitaires afin d’évacuer les civils de villes assiégées et bombardées, a annoncé la vice-première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk. Selon elle, Moscou a confirmé son accord pour respecter une trêve de 09h00 à 21h00 locales (07h00 à 19h00 GMT) autour de six zones frappées par les combats. Des couloirs ont notamment été définis pour évacuer les civils d’Energodar vers Zaporojie (sud), de Izioum à Lozova (est), de Volnovakha à Pokrovsk (est) et de Soumy à Poltava (nord-est), où un corridor avait déjà permis l’évacuation de milliers de civils mardi. Plusieurs couloirs doivent également être instaurés pour évacuer vers Kiev les civils depuis plusieurs villes violemment bombardées au nord-ouest de la capitale, dont Boutcha, Irpin et Gostomel.
Moscou avertit de «conséquences catastrophiques» en cas d’embargo sur le pétrole russe
La Russie a mis en garde lundi contre des «conséquences catastrophiques» pour le marché mondial de la mise en place d’un embargo occidental sur le pétrole russe, discuté par Washington et l’Union européenne comme mesure de riposte au conflit militaire en Ukraine. «Il est tout à fait évident que le refus d’acheter le pétrole russe va aboutir à des conséquences catastrophiques pour le marché mondial», a déclaré le vice-Premier ministre russe, chargé de l’Energie, Alexandre Novak. «La flambée des prix risque d’être imprévisible et d’atteindre plus de 300 dollars pour un baril, voire plus», a-t-il affirmé, cité par les agences de presse russes. Selon M. Novak, il est impossible de remplacer rapidement les livraisons du pétrole russe vers le marché européen par celles d’une source alternative. «Cela prendra plusieurs années et ce sera bien plus cher pour les consommateurs européens qui seront les victimes principales d’un tel scénario», a-t-il averti.
La Chine accuse l’OTAN d’être responsable de la tension entre la Russie et l’Ukraine
Le ministère chinois des Affaires étrangères a accusé, hier, l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) d’être responsable de la tension entre la Russie et l’Ukraine au point d’«exploser». Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a déclaré, hier, lors d’une conférence de presse, que les mesures de l’OTAN, dirigées par les Etats-Unis, avaient poussé la tension entre la Russie et l’Ukraine à un «point d’explosion». Le porte-parole a appelé Washington à prendre au sérieux les préoccupations de la Chine et à éviter de porter atteinte à ses droits ou intérêts dans le traitement de la question ukrainienne et des relations avec la Russie. Aujourd’hui, le ministère chinois des Affaires étrangères a souligné qu’il «s’oppose fermement aux sanctions unilatérales, qui n’ont aucune base juridique internationale», soulignant qu’«agiter le club des sanctions en toute occasion n’apportera pas la paix et la sécurité».
M. B.