La Seen Art Gallery d’Alger propose à ses visiteurs une exposition d’art plastique de haute qualité. Ce sont les œuvres du grand artiste plasticien Mohamed Khadda qui sont exposées aux passionnés d’art, dévoilant à travers les affiches un nouveau visage de ses diverses créations imprégnées de l’art plastique. En effet, cette manifestation, ouverte samedi en présence d’un grand nombre d’artistes, s’inscrit dans le cadre de la célébration du 30e anniversaire du décès de Mohamed Khadda.
Par Adéla S.
Placée sous le thème «Mohamed Khadda à travers l’art plastique», cette exposition offre au visiteur l’occasion de découvrir ou redécouvrir les créations de cet artiste distingué. A travers cet art, Mohamed Khadda a présenté un visage contemporain de l’Algérie post-indépendance, en gardant le rythme avec les grands événements économiques, culturels et artistiques qu’a connus l’Algérie à l’époque, comme la révolution agraire et le mouvement syndical ainsi que l’élan des œuvres de création dans divers domaines, dont les pièces théâtrales immortelles d’Abdelkader Alloula, Kateb Yassine et autres.
Cet art passe en revue les événements les plus importants ayant caractérisé la fin des années soixante et soixante-dix, tels que les grandes manifestations, ainsi que les rencontres nationales et internationales dans divers domaines.
Cette exposition, qui se poursuit jusqu’au 19 juillet, met en exergue la créativité de Mohamed Khadda qui a pratiqué plusieurs arts, dont des œuvres réalisées à l’encre. Né le 14 mars 1930 dans la ville de Mostaganem, ce grand artiste est l’un des fondateurs de l’art plastique algérien contemporain et aussi l’un des piliers de «l’Ecole des signes». Il a beaucoup travaillé sur la réalité et le patrimoine culturel et civilisationnel algérien. Autodidacte de formation, Mohamed Khadda commence en 1947 à réaliser aquarelles, pastels et peintures, alors qu’il est typographe et dessine les croquis des maquettes dans l’imprimerie où il travaille depuis 1944. En 1953, il vient avec Abdallah Benanteur à Paris, où il dessine le soir à l’Académie de la Grande Chaumière, se lie avec le romancier Kateb Yacine, milite pour l’indépendance de l’Algérie et réalise sa première exposition personnelle.
Mohamed Khadda rentre en 1963 en Algérie où il expose régulièrement. Membre fondateur en 1964 de l’Union nationale des arts plastiques, il y défend la peinture non figurative violemment dénoncée à cette époque, illustre plusieurs recueils de poèmes (Jean Sénac, Rachid Boudjedra) et crée des décors et costumes pour les théâtres d’Alger et d’Oran (Abdelkader- Alloula). Dans les années 1980, Mohamed Khadda ancre davantage son cheminement sur la Lettre. «Je n’ai jamais employé la Lettre pour la Lettre», précise-t-il, «dans mes peintures ou mes gravures, on retrouve un peu la forme des lettres, les formes parce que je me refuse à employer la Lettre arabe telle quelle».
Mohamed Khadda est décédé le 4 mai 1991 à Alger, à l’âge de 61 ans.
A. S.