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vendredi 19 avril 2024

L’organisation aspire encore à construire la paix: L’Unesco fête ses 75 ans d’action pour la culture

Créée en 1946 sur les ruines de la Seconde Guerre mondiale, l’Unesco aspire à construire la paix via la culture, la science et l’éducation. Si ce vœu pieux n’a pas résisté à l’épreuve du réel, l’Organisation, qui fête ses 75 ans vendredi, affiche de nombreux succès.
Sa devise, ambitieuse, est gravée en dix langues sur un mur de pierre érigé dans son siège parisien : «Les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix».
Quelque 28 chefs d’Etat ou de gouvernement s’y succèdent depuis 15h00 GMT pour célébrer le 75e anniversaire d’une institution visitée avant eux par les plus grands intellectuels et artistes : le peintre espagnol Pablo Picasso, le président sud-africain Nelson Mandela, ou encore l’anthropologue français Claude Lévi-Strauss, qui y prononça dès 1952 un plaidoyer contre le racisme.
«Cela fait 75 ans de solidarité multilatérale et nous devons continuer pour encore 75 autres années», a salué le président ghanéen Nana Akufo-Addo, qui a souligné les « bénéfices évidents » de la « coopération cordiale » de son pays avec l’Unesco, dans l’éducation, la liberté de la presse, ou encore dans la préservation de l’héritage colonial.
Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a de son côté loué dans une vidéo en ligne cette organisation qui, «au centre du réseau onusien, apporte des bénéfices tangibles aux gens du monde entier».
Le pape François, également à distance, a qualifié l’Unesco d’«interlocuteur privilégié du Saint Siège au service de la paix et à la solidarité des peuples, au développement de la personne humaine et à la protection du patrimoine culturel de l’humanité».
Signée en 1972, la Convention du patrimoine mondial, la plus connue de l’Unesco, protège plus de mille sites culturels et naturels, classés dans 167 pays.
«Après 75 ans d’existence, le bilan de l’Unesco est remarquable, particulièrement sur le patrimoine», remarque Chloé Maurel, chercheuse associée à l’université de la Sorbonne, spécialiste de cette institution et de l’ONU.
D’autant que l’Unesco a été toutes ces années «une tribune où se sont exprimés de nombreux orateurs et oratrices, une enceinte pour les pays du Sud pour leur permettre de s’affirmer», poursuit cette historienne, dans une réponse écrite à l’AFP.
L’Unesco n’a toutefois «pas soutenu les mouvements de lutte pour la décolonisation» dans les années 1940-50, car «parmi ses membres fondateurs les plus importants figuraient d’importantes puissances coloniales, France, Royaume-Uni et Belgique, qu’elle ne voulait pas risquer de heurter», pointait-elle, toutefois, dans une recherche publiée en 2009.
L’Unesco, tout au long de son histoire, a ainsi tenté de définir des normes, au travers de conventions longuement discutées, telles celles sur le droit d’auteur (1952), le trafic illicite de biens culturels (1972), ou le patrimoine culturel immatériel (2003), dont la signature a pris… soixante ans. Mais elle reste souvent critiquée pour son manque de dynamisme et la faiblesse de ses réalisations concrètes.
R. I.

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