Les prix du pétrole poursuivaient leur redressement hier en franchissant la barre de 68 dollars, une hausse soutenue par l’augmentation moins importante que prévu de l’offre de l’Opep+ à partir d’avril.
Par Meriem Benchaouia
Vers 10h50 GMT (11h50 à Alger), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai gagnait 2,07 % à Londres par rapport à la clôture de la veille, à 68,12 dollars. Il a atteint 68,50 dollars, au plus haut depuis le 8 janvier 2020. Dans le même temps, le baril américain de WTI pour avril grimpait de 1,82 % à 64,99 dollars, après avoir passé temporairement la barre des 65 dollars sous laquelle il évoluait depuis près de 14 mois. Les deux contrats de référence ont gagné plus de 30 % depuis le 1er janvier. De son côté, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés, désignés sous le nom d’Opep+, ont décidé jeudi de maintenir leur niveau de production actuel, et ce, jusqu’à fin avril prochain, a indiqué le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab. S’exprimant à l’issue de la 14e réunion ministérielle des pays de l’Opep+ qui s’est tenue par visioconférence, M. Arkab a déclaré que les participants ont convenu de prolonger, durant le mois d’avril prochain, la baisse décidée en janvier, à savoir de 7,2 millions de barils par jour, «en raison de l’incertitude sur l’évolution du marché pétrolier, impacté toujours par la pandémie du Covid-19». Cette réunion a été consacrée à l’examen des perspectives d’évolution du marché pétrolier à court terme, en tenant compte des recommandations du rapport présenté lors de la 27e réunion du Comité ministériel conjoint de suivi Opep et non-Opep (JMMC) sur le niveau de respect des engagements de baisse de la production des pays participants à la Déclaration de coopération. A ce propos, il a précisé que le taux de conformité globale à l’accord de la limitation de la production pétrolière conclu entre l’Opep et ses alliés, a atteint les 105 % en janvier 2021, soutenant que ce taux «très positif» confirme «l’engagement de l’ensemble des pays signataires de la Déclaration de coopération à soutenir les efforts de stabilisation des cours du brut». Selon le ministre de l’Energie, l’ensemble des pays participant à la 14e réunion ministérielle de l’Opep+ ont jugé nécessaire la poursuite des efforts de baisse de la production pétrolière aux niveaux décidés début janvier 2021, pour parvenir à une stabilité des prix et à réduire les niveaux des stocks mondiaux de pétrole. Dans ce sens, il a évoqué les rapports élaborés par les comités d’experts techniques de l’Opep+ qui préconisaient la «prudence» et la «vigilance» vis-à-vis de l’évolution du marché pétrolier à court et à moyen terme, notamment en raison de la persistance de la pandémie de Covid-19 induisant la suspension du transport aérien et terrestre dans le monde. «Le transport aérien international est à l’arrêt à près de 50 %. C’est le cas également pour le transport terrestre, ce qui influe considérablement sur les prix du pétrole. Nous devons être encore prudents, surtout avec le nouveau variant du virus», a-t-il souligné. L’autre facteur qui a été pris en compte par les pays de l’Opep+ dans la décision de prolonger l’accord de baisse jusqu’à fin avril prochain est celui du faible taux de vaccination contre le coronavirus, a ajouté le ministre de l’Energie, soutenant que ce taux a atteint à ce jour 2 % seulement à l’échelle mondiale. Selon lui, les efforts menés par les pays de l’Opep+ ont permis à présent d’augmenter les prix du baril au même niveau enregistré à fin 2019. S’agissant du quota de la production pétrolière algérienne, il a affirmé qu’il est maintenu à 876 000 barils par jour, rappelant que l’Algérie respecte «totalement» son niveau de production décidé par l’Organisation. Lors de la 14e réunion ministérielle, les 23 pays de l’Opep+ ont réaffirmé leur engagement à permettre une stabilité et un approvisionnement continu du marché et poursuivre les consultations, a-t-il fait savoir, indiquant que les prochaines réunions du JMMC et de la réunion ministérielle auront lieu les 5 et 6 avril prochain, et ce, en vue d’évaluer la situation du marché. Les pays membres de l’Opep+ sont parvenus à cet accord à l’issue d’un cycle de réunions de deux jours qui, pandémie oblige, se sont tenues par visioconférence.
M. B.