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mardi 16 avril 2024

L’offre d’alliance faite par l’Ukraine à Israël

La raison pour laquelle Israël ne contribue pas à l’armement de l’Ukraine, ainsi qu’il devrait en tant que pays se réclamant à ses heures du camp occidental, n’est pas à chercher dans la guerre en Ukraine, mais dans celle qui se poursuit en Syrie, bien qu’elle s’y soit déjà soldée par un vainqueur et des vaincus, car en l’occurrence il y en a plusieurs. Israël d’ailleurs ne s’en cache pas : si nous fournissons des armes à l’Ukraine, quelles qu’elles soient, défensives ou offensives, disent en toute franchise ses dirigeants, nous courrons le risque de provoquer la colère de la Russie, dont l’aviation contrôle le ciel syrien, laquelle alors pourra nous interdire d’y mener des raids contre les positions iraniennes dans ce pays. Or sans ces opérations préventives, laissent-ils entendre, grâce auxquelles nous parvenons pour ainsi dire à réguler cette présence iranienne à nos frontières, celle-ci croitra inévitablement, ce qui constituera un grand danger pour notre sécurité. Nos alliés ne doivent pas s’attendre à ce que nous nous engagions davantage aux côtés de l’Ukraine, que nous supportons de tout notre cœur bien sûr, mais le primat de notre sécurité nous interdit de donner ce qu’eux-mêmes peuvent se permettre de lui livrer.

Leurs mains sont libres, pas les nôtres, qui sont entravées par le fragile équilibre qu’il faut préserver entre la nécessaire bonne entente avec la Russie et la menace iranienne persistante malgré nos attaques régulières. Il a souvent été question ici des traits communs aux deux guerres, en Syrie et en Ukraine, quoique l’une s’amoindrisse et que l’autre au contraire s’exacerbe, tout en menaçant de déborder le champ clos dans lequel elle s’est déclarée. En voici un autre, qui au départ ne concernait que l’une d’elles, la guerre en Syrie, et qui de plus en plus tend à marquer la guerre en Ukraine : l’hostilité sans remède possible que se vouent l’Iran et Israël. De tous les alliés de la Russie, l’Iran est le seul qui ne craigne pas d’être accusé de livrer des armes à la Russie, en l’occurrence des drones, encore qu’il lui arriver de le nier. Mais ce qu’il fait sans vouloir particulièrement être cru par des accusateurs qui déjà l’accablent de sanctions. Tout récemment, l’Ukraine, par la bouche de son ministre des Affaires étrangères, a offert une alliance à Israël, pendant de celle qui d’après lui lie déjà l’Iran à la Russie. Nos ennemis se fournissent mutuellement en armes, faisons de même, a-t-il plaidé auprès de son homologue israélien, venu visiter Kiev et lui exprimer tout le soutien de son pays. Il y a quelque temps, les Etats-Unis ont prélevé dans leur stock de munitions entreposé en Israël au bénéfice de l’Ukraine, qui commence à en manquer sérieusement, ce qui n’a pas été sans causer des soucis à Israël, qui ne veut pas voir Moscou lui tenir rigueur de quelque chose ne dépendant pas de lui. Il sait que le jour où il ne pourra plus mener des opérations aériennes en Syrie, ce qu’il peut encore faire aujourd’hui, il sera en grand danger d’être attaqué par l’Iran depuis ce pays. Or Israël, qui n’a jamais perdu une guerre, ce qui est sa force mais aussi sa faiblesse, ignore pendant combien de temps il pourra résister à une menace s’attardant sur lui. Si son aviation ne peut plus détruire des positions iraniennes en Syrie, son existence sera en jeu. Il ne se sent en sécurité que s’il peut faire ce qu’il veut en Syrie. Il ne livrera jamais rien d’autre que de l’aide humanitaire à l’Ukraine.

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