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jeudi 21 septembre 2023

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Si le chef de la diplomatie européenne annonçait la semaine dernière qu’un accord sur le nucléaire iranien était une «affaire de jours», Washington a de son côté assuré par la voix de l’émissaire américain pour l’Iran, Robert Malley, lors du Forum de Doha au Qatar, que les sanctions contre les Gardiens de la Révolution iraniens, l’armée idéologique de la République islamique, seraient maintenues, même en cas d’accord sur le nucléaire. «Ils resteront sanctionnés en vertu de loi américaine et notre perception sera toujours la même», a déclaré le diplomate, alors que Téhéran exige des États-Unis qu’ils retirent les Gardiens de la Révolution de leur liste des organisations terroristes. Samedi, l’Iran a confirmé que ce retrait figurait parmi les points encore en discussion dans les négociations pour relancer l’accord sur le nucléaire iranien. A Doha, où sont réunis des dirigeants politiques et du monde de l’économie, Robert Malley a prévenu qu’un accord
n’était ni «inévitable» ni «tout proche». «Nous sommes assez proches», a-t-il dit à propos des négociations, mais «nous sommes assez proches maintenant depuis un certain temps. Et je pense que cela vous dit tout ce que vous devez savoir sur la difficulté des questions abordées». Également présent à Doha, Kamal Kharazi, ancien ministre iranien des Affaires étrangères et désormais conseiller du guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, a fait valoir que les Gardiens de la Révolution étaient «l’armée nationale et l’armée nationale ne peut pas être placée sur la liste d’organisations terroristes». Téhéran est engagé depuis plusieurs mois dans des pourparlers à Vienne avec la Chine, la Russie, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne, pour sauver l’accord de 2015 censé empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique. En échange, la République islamique, qui a toujours démenti vouloir se doter de l’arme atomique, cherche à obtenir la levée des sanctions qui asphyxient son économie. Les États-Unis participent indirectement aux pourparlers de Vienne depuis leur retrait de l’accord en 2018, décidé par le président d’alors, Donald Trump, avec le rétablissement des sanctions contre l’Iran à la clé. En réaction, les Iraniens s’étaient progressivement affranchis des limites imposées à leur programme nucléaire. Le coordinateur de l’Union européenne chargé de superviser les pourparlers sur le nucléaire iranien, Enrique Mora, se trouvait hier à Téhéran où il doit rencontrer son homologue iranien, Ali Baghéri. Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a déclaré samedi, en marge du Forum de Doha, que la conclusion d’un accord sur le nucléaire iranien était une «affaire de jours». Reste à voir si cette nouvelle pomme de discorde retardera une fois encore la signature de l’accord tant attendu, ou si les Américains comme les Iraniens passeront outre pour arriver à se mettre d’accord après près d’une année d’âpres négociations.

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