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vendredi 29 mars 2024

Libye: Reprise des affrontements, «inquiétude» de l’Algérie

De violents affrontements ont opposé, dans la capitale Tripoli, les forces du maréchal Haftar et celles du gouvernement de Abdelhamid Dbeibah. Ces affrontements ont éclaté suite à la tentative de Fathi Bachagha, Premier ministre désigné par le Parlement siégeant dans l’est libyen, fief du maréchal Haftar, de prendre par la force Tripoli.

Par Meriem Benchaouia

A cet effet, l’Algérie a affirmé suivre «avec une grande inquiétude» les derniers développements en Libye, pays frère, suite au déclenchement d’affrontements armés dans la capitale Tripoli, appelant toutes les parties libyennes à éviter l’escalade. «L’Algérie suit avec une grande inquiétude les derniers développements survenus en Libye, pays frère, suite au déclenchement d’affrontements armés dans la capitale Tripoli et appelle toutes les partie libyennes à faire preuve de retenue et à éviter l’escalade, en plaçant l’intérêt suprême du pays au dessus de toute considération», lit-on dans un communiqué du porte-parole du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger. «L’Algérie appelle toutes les parties libyennes à unifier leurs efforts pour réunir les conditions nécessaires à l’aboutissement du processus d’organisation d’élections libres et transparentes en tant que meilleur moyen permettant de consacrer la souveraineté du peuple libyen dans le choix de ses représentants et la réalisation de ses aspirations légitimes, de mettre fin à la crise et d’asseoir les fondements d’un Etat démocratique et moderne», conclut le document. En février, le Parlement siégeant dans l’Est avait désigné Fathi Bachagha, ancien ministre de l’Intérieur, comme nouveau Premier ministre. Cette instance est soutenue par le puissant maréchal Khalifa Haftar, dont les forces avaient tenté de conquérir la capitale en 2019. Mais Fathi Bachagha n’avait jusque-là pas réussi à évincer l’exécutif en place à Tripoli, dirigé par l’homme d’affaires Abdelhamid Dbeibah, qui a affirmé à maintes reprises qu’il ne remettrait le pouvoir qu’à un gouvernement élu. Le gouvernement d’Abdelhamid Dbeibah est né début 2020 d’un processus politique parrainé par l’ONU, avec comme principale mission l’organisation d’élections législatives et présidentielle, initialement prévues en décembre dernier, mais reportées sine die. Ses rivaux politiques estiment que son mandat a pris fin avec ce report.

«Quand il y a deux gouvernements, ils s’affrontent»
Selon des médias libyens, le départ de Fathi Bachagha de la capitale a été décidé lors d’une médiation menée par une brigade de l’armée loyale au gouvernement de Tripoli pour mettre fin aux combats. La conseillère spéciale du Secrétaire général de l’ONU pour la Libye, Stephanie Williams, a appelé sur Twitter à la «retenue», insistant «sur la nécessité absolue de s’abstenir de toute action provocatrice». «Les États-Unis sont très préoccupés par les informations faisant état d’affrontements armés à Tripoli. Nous demandons instamment à tous les groupes armés de s’abstenir de recourir à la violence et aux dirigeants politiques de reconnaître que prendre ou conserver le pouvoir par la violence ne fera que nuire au peuple libyen», a déclaré de son côté l’ambassade américaine à Tripoli. Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a lui évoqué une situation «devenue très grave ces dernières heures». «Nous nous attendions à ce que quelque chose comme ça se produise, parce qu’en Libye nous n’avons pas eu d’élections mais nous avons deux gouvernements […]. Et, tôt ou tard, quand il y a deux gouvernements, ils s’affrontent», a-t-il déclaré à Bruxelles. Minée par les divisions entre institutions concurrentes dans l’Est et l’Ouest, la Libye peine à s’extirper de plus d’une décennie de chaos politique et de conflits consécutifs à la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, dans le sillage du Printemps arabe. La production pétrolière, principale source de revenus du pays, est de nouveau otage des divisions politiques, avec une vague de fermetures forcées de sites pétroliers. Fin avril, le Conseil de sécurité de l’ONU, divisé, a adopté une résolution du Royaume-Uni prolongeant de seulement trois mois sa mission politique en Libye, la Russie refusant toute durée plus longue tant qu’un nouvel émissaire onusien ne sera pas nommé. M. B.

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