Le chef de la diplomatie de l’Union européenne(UE), Josep Borell, a renouvelé, jeudi, au Premier ministre du gouvernement intérimaire en Libye, Abdelhamid Dbeibah, «le soutien et la disposition de l’UE à aider le gouvernement de l’unité nationale dans ses missions», a indiqué un communiqué de l’UE, cité par l’agence de presse italienne Nova.
Par Moncef G.
M. Borell qui s’est entretenu avec M. Dbeibah via un appel téléphonique «a réitéré l’engagement de l’UE à aider le nouveau gouvernement libyen dans la réédification des institutions de l’Etat, la préparation des prochaines élections générales et la relance de l’économie libyenne», a précisé la même source.
Le chef de la diplomatie de l’UE n’a pas manqué de «féliciter M. Dbeibah pour les efforts entretenus jusque-là dans le but de réunifier les institutions de l’Etat, d’améliorer le quotidien des Libyens et d’instaurer la réconciliation nationale», a ajouté l’agence de presse Nova .
Jeudi, les chefs de la diplomatie italienne, allemande et française, respectivement Luigi Di-Maio, Heiko Maas et Jean-Yves Le Drian, en déplacement à Tripoli, ont appelé au retrait des mercenaires et forces étrangères présents en Libye. «Le départ des mercenaires (…) est essentiel pour que l’Etat libyen affirme sa souveraineté», a indiqué Jean-Yves Le Drian, lors d’une conférence de presse conjointe.
De son côté, la ministre libyenne des Affaires étrangères, Najla al-Mangouche, a appelé au retrait immédiat de tous les mercenaires étrangers.
«Nous réitérons la nécessité du départ de tous les mercenaires de Libye et de façon immédiate», a proclamé Mme al-Mangouche, lors d’une conférence de presse avec ses trois homologues européens.
Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a affirmé, mercredi, dans un rapport remis au Conseil de sécurité «rester profondément préoccupé par les informations sur une présence persistante d’éléments étrangers dans le centre de la Libye».
«Je réitère mon appel à tous les acteurs nationaux, régionaux et internationaux à respecter les dispositions de l’accord de cessez-le-feu afin d’assurer sa pleine application sans délai. Cela inclut le respect complet et inconditionnel de l’embargo des Nations unies sur les armes», a insisté le SG de l’ONU.
Antonio Guterres a détaillé, par ailleurs, sa proposition d’un déploiement progressif d’une mission d’observation du cessez-le-feu et du départ des mercenaires et troupes étrangères.
«L’équipe d’observateurs devra être équilibrée et inclure des femmes et des jeunes», a-t-il souligné, sans donner plus d’indications sur leur nombre.
Selon l’ONU, quelque 20 000 combattants entre mercenaires et forces étrangères sont déployés en Libye. «10 bases militaires étrangères se trouvaient en décembre 2020 en Libye», avait indiqué récemment l’ancienne représentante spéciale du SG de l’ONU en Libye, Stéphanie Williams.
Le départ des mercenaires et des forces étrangères de la Libye demeure le souhait de toute la communauté internationale. L’ONU, le Conseil de sécurité, l’Union africaine, la Ligue des Etats arabes et l’Union européenne, ont mis en avant la nécessité de faciliter la tâche aux nouvelles autorités dans leurs missions.
La chaîne d’information libyenne 218 TV a affirmé, dimanche que «l’évacuation des mercenaires étrangers présents en Libye concernera dans une première phase les éléments issus de la Syrie».
Selon 218 TV, les forces turques continueront, cependant, de fournir une expertise et de la formation à l’armée libyenne conformément aux accords sécuritaire et militaire conclus avec l’ex-GNA (gouvernement d’union nationale).
Le journal «Asharq al-Awsat» a affirmé, pour sa part, mardi, que «quelque 120 mercenaires syriens, présents en Libye, ont quitté, dimanche, Tripoli».
Le président du Conseil présidentiel en visite en Turquie
Le président du Conseil présidentiel libyen, Mohamed Younes al-Manfi, s’est rendu, vendredi, en provenance d’Egypte, pour rencontrer le président turc Racep Tayyibb Erdogan, rapportent des médias libyens.
«Mohamed Younes-al Manfi qui était accompagné de son premier adjoint, Abdellah al- Lafi, a abordé avec le président turc les relations bilatérales et les voies et moyens de développer la coopération commune», a indiqué le Bureau d’information de la Présidence turque.
Le dossier de l’évacuation des forces turques de la Libye était également abordé lors de l’entretien Erdogan-al Manfi, soulignent de nombreux observateurs de la scène politique libyenne.
Selon la chaîne libyenne 218 TV qui a publié, dimanche, en exclusivité des détails d’une réunion secrète entre le nouveau gouvernement libyen et les services de renseignement turcs tenue à Tripoli, «les forces turques continueront de fournir une expertise et de la formation à l’armée libyenne conformément aux accords sécuritaire et militaire conclus avec l’ex-GNA (gouvernement d’union nationale)».
La visite du président du Conseil présidentiel libyen en Turquie est la troisième du genre à l’international. Mohamed Younes al-Manfi s’est rendu en Egypte et en France.
M. G.