Le Parlement libyen a annoncé son intention de désigner un nouveau Premier ministre à la tête du gouvernement intérimaire. A l’issue d’une session tenue à Tobrouk (est), le porte-parole du Parlement, Abdallah Bliheq, a annoncé l’ouverture des candidatures pour le poste de Premier ministre, précisant que les candidats retenus seraient auditionnés par les députés le 7 février.
Par Lyes Gh.
Le Parlement se réunira le lendemain pour choisir un nouveau Premier ministre intérimaire, a-t-il ajouté. La démarche du Parlement ne fait pas l’unanimité, y compris parmi ses députés, dont certains avaient appelé au maintien de l’actuel gouvernement jusqu’à de futures élections. La Mission d’appui de l’ONU en Libye (Manul) elle aussi insiste pour qu’une nouvelle date de la présidentielle soit fixée, plutôt que d’opérer un remaniement gouvernemental. Dans un communiqué conjoint publié fin décembre, les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Italie ont réclamé que soit décidé rapidement un nouveau calendrier électoral. Semblant anticiper une aggravation des luttes de pouvoir, ces cinq pays ont aussi apporté leur soutien à la poursuite du mandat de l’exécutif actuel à Tripoli jusqu’à la tenue effective des élections. Le Parlement a appelé lundi certains ambassadeurs, sans les nommer, ainsi que la conseillère spéciale de l’ONU pour la Libye, Stephanie Williams, à «ne pas s’immiscer dans les affaires libyennes», selon M. Bliheq.
L’ONU prolonge de seulement trois mois sa mission politique en Libye
Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté lundi une résolution prolongeant de seulement trois mois sa mission politique en Libye, rédigée par le Royaume-Uni. Le texte ultra-court, adopté à l’unanimité, prévoit une poursuite de la mission jusqu’au 30 avril. Une précédente version du texte ayant circulé la semaine dernière prévoyait une extension de la mission Manul jusqu’au 15 septembre. Après des années de conflits armés et de divisions régionales entre l’Est et l’Ouest du pays, un gouvernement intérimaire a été mis sur pied il y a un an, sous l’égide de l’ONU, pour mener la transition d’ici une double élection présidentielle et parlementaire initialement prévue le 24 décembre, mais reportée sine die. Le texte voté lundi ne comporte aucune mention relative à l’espoir de voir se tenir bientôt ces élections. Moscou, qui était en faveur d’un renouvellement court de la Manul, a brandi une menace de veto et a été même jusqu’à proposer la semaine dernière un contre-projet au texte britannique afin de souligner la nécessité pour le secrétaire général de l’ONU de nommer sans plus tarder un nouvel émissaire pour la Libye. La résolution «rappelle que la Manul doit être dirigée par un envoyé spécial et reconnaît qu’il incombe au secrétaire général de le nommer». Depuis la démission abrupte en novembre du Slovaque Jan Kubis, la fonction d’émissaire de l’ONU est de facto occupée par l’Américaine Stephanie Williams, une diplomate arabophone rappelée après près d’un an d’absence dans ce dossier par Antonio Guterres avec un titre de conseillère spéciale.
L. Gh.