Le chef de l’autoproclamée armée nationale libyenne (ANL), s’est retiré provisoirement de ses fonctions militaires mercredi avant une candidature attendue à la présidentielle prévue le 24 décembre.
Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est en proie à des violences et à des luttes entre pouvoirs rivaux dans l’est et l’ouest du pays. Khalifa Haftar a annoncé dans un communiqué, la nomination d’un remplaçant provisoire à la tête de l’ANL jusqu’au 24 décembre.
Cette annonce officielle intervient deux semaines après l’adoption d’une loi électorale qui permet à Khalifa Haftar de se porter candidat à la présidentielle et de pouvoir retrouver son poste militaire s’il n’était pas élu.
Le remplaçant de Haftar, le général Abdelrazzak al-Nadhouri «occupera les fonctions de commandant général de l’ANL pour une période de trois mois, du 23/09/2021 jusqu’au 24/12/2021», selon le communiqué.
La loi électorale avait été ratifiée par le chef du Parlement, Aguila Saleh, un allié de Khalifa Haftar, sans être soumise à un vote.
Un des articles de cette loi dispose qu’un militaire peut se présenter à la présidentielle, à condition d’abandonner «ses fonctions trois mois avant le scrutin», et « s’il n’est pas élu, il pourra retrouver son poste et recevoir ses arriérés de salaire ».
Mardi dernier, le Parlement libyen basé dans l’est du pays a voté une motion de censure contre le gouvernement de Abdelhamid Dbeibah, qui a son siège à Tripoli (ouest).
La formation de ce cabinet au terme d’un processus politique parrainé par l’ONU avait offert une lueur d’espoir pour une sortie de crise en Libye.
MAE allemand Les élections doivent avoir lieu comme prévu, le 24 décembre
Le chef de la diplomatie allemande, Heiko Maas, a appelé mercredi, la communauté internationale à soutenir les responsables libyens pour que les élections présidentielles et législatives aient lieu comme prévu le 24 décembre.
«La communauté internationale attend des responsables libyens, à Tripoli et dans le reste du pays, (qu’ils agissent) pour que les élections présidentielle et législatives aient lieu comme prévu le 24 décembre», a affirmé Heiko Maas, avant le début d’une réunion ministérielle sur la Libye coorganisée à New York avec ses homologues français et italien en marge de la 76ème session de l’Assemblée générale des nations unies.
«Il faut aussi continuer à travailler pour que les nombreux mercenaires étrangers qui se trouvent en Libye quittent le pays», a ajouté le ministre allemand
«Il ne faut pas laisser s’installer le sentiment que ce processus électoral peut s’arrêter», a insisté Heiko Maas. Et d’ajouter : «Nous devons pour cela augmenter la pression internationale et soutenir ceux qui sont en train de préparer les élections».
Le Parlement libyen a voté mardi une motion de censure contre le gouvernement de transition du Premier ministre, Abdelhamid Dbeibah, à trois mois d’un double scrutin crucial.
Cette motion a été votée par 89 députés sur les 113 présents, a précisé le porte-parole du Parlement basé à Tobrouk (est), moins de deux semaines après la ratification d’une loi électorale controversée.
Le vote a eu lieu lors d’une séance à huis clos en présence du président du Parlement Aguila Saleh.
Le Haut conseil d’Etat libyen (HCE), instance faisant office de Sénat basée à Tripoli (ouest), a rapidement réagi déclarant son «rejet de la procédure», considérant cette démarche comme «nulle et en violation de la Déclaration constitutionnelle et de l’accord politique» de 2015.
Situation en Libye : vers une nouvelle conférence internationale le 12 novembre en France
Le président français, Emmanuel Macron, réunira une conférence internationale sur la Libye le 12 novembre, à un mois d’élections générales prévues le 24 décembre prochain, a fait savoir, mardi le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian
«Dans cette perspective des élections du mois de décembre, la France organisera une conférence internationale sur la Libye le 12 novembre», a annoncé Le Drian, lors d’une conférence de presse en marge de la 76e Assemblée générale de l’ONU.
Le ministre français et ses homologues allemand Heiko Maas et italien Luigi Di Maio coprésideront aussi une réunion consacrée à la Libye mercredi à New York.
La France demande le maintien du calendrier électoral et le «départ des forces et des mercenaires étrangers», a rappelé Jean-Yves Le Drian.
Yanis H.