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jeudi 30 novembre 2023

Libye : Jan Kubis réitère son appel au retrait des mercenaires et forces étrangères

L’envoyé spécial des Nations unies pour la Libye, Jan Kubis, a réitéré, mercredi, son appel au retrait des mercenaires et forces étrangères présents en Libye, faisant observer que la présence de ces derniers «pourrait entraver l’organisation des élections générales à la date prévue».

Par Amine G.

«Le retrait des forces étrangères et des mercenaires doit se faire conformément à l’accord de cessez-le feu signé le 23 octobre de l’année écoulée à travers toute la Libye», a déclaré M. Kubis, lors de son intervention devant le Conseil de sécurité, notant que «le cessez-le feu en vigueur est largement respecté pour l’heure».
Selon l’envoyé onusien, «le retrait des mercenaires et forces étrangères de la Libye contribuera grandement à reconstituer l’unité et la souveraineté du pays et à panser les blessures profondes causées par de nombreuses années de conflits internes, de conflits actifs et d’ingérences étrangères».
Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a affirmé, mercredi, dans un rapport remis au Conseil de sécurité, «rester profondément préoccupé par les informations sur une présence persistante d’éléments étrangers dans le centre de la Libye».
«Je réitère mon appel à tous les acteurs nationaux, régionaux et internationaux, à respecter les dispositions de l’accord de cessez-le-feu afin d’assurer sa pleine application sans délai. Cela inclut le respect complet et inconditionnel de l’embargo des Nations unies sur les armes», a insisté le SG de l’ONU.
Antonio Guterres a détaillé, par ailleurs, sa proposition d’un déploiement progressif d’une mission d’observation du cessez-le-feu et du départ des mercenaires et troupes étrangères.
«L’équipe d’observateurs devra être équilibrée et inclure des femmes et des jeunes», a-t-il souligné, sans donner plus d’indications sur leur nombre.
Selon l’ONU, quelque 20 000 combattants entre mercenaires et forces étrangères sont déployés en Libye. «10 bases militaires étrangères se trouvaient en décembre 2020 en Libye», avait indiqué récemment l’ancienne représentante spéciale du SG de l’ONU en Libye, Stéphanie Williams.
Le départ des mercenaires et des forces étrangères de la Libye demeure le souhait de toute la communauté internationale. L’ONU, le Conseil de sécurité, l’Union africaine, la Ligue des Etats arabes et l’Union européenne, ont mis en avant la nécessité de faciliter la tâche aux nouvelles autorités dans leurs missions.
La chaîne d’information libyenne 218 TV a affirmé, dimanche, en publiant en exclusivité des détails d’une réunion secrète entre le nouveau gouvernement libyen et les services de renseignement turcs, tenue à Tripoli, que «l’évacuation des mercenaires étrangers présents en Libye concernera dans une première phase les éléments issus de la Syrie».
«Le gouvernement intérimaire a informé les autorités turques qu’il n’allait pas renouveler le contrat passé entre l’ancien GNA (gouvernement d’union nationale) de Faiz al-Serraj et les mercenaires syriens et qu’il procédera à leur évacuation vers la Syrie à travers l’espace aérien turc», a ajouté le média.
Selon 218 TV, les forces turques continueront, cependant, de fournir une expertise et de la formation à l’armée libyenne, conformément aux accords sécuritaire et militaire conclus avec l’ex-GNA.
Le journal «Asharq al-Awsat» a affirmé, pour sa part, mardi, que «quelque 120 mercenaires syriens, présents en Libye, ont quitté, dimanche, Tripoli».
«Les mercenaires ont été transportés par avion en Turquie avant leur retour en Syrie», précise la même source, citant des sources à l’aéroport Mitiga, près de la capitale libyenne.
Il s’agit de «membres de la division Sultan Murad», un groupe armé pro-turc opérant en Syrie, qualifié par Damas de terroriste, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Le nouveau gouvernement réitère son appel au retrait «immédiat» de l’ensemble des mercenaires
Le nouveau gouvernement libyen a réitéré jeudi son appel au retrait «immédiat» de l’ensemble des mercenaires étrangers présents en Libye.
«Nous réitérons la nécessité du départ de tous les mercenaires de Libye et de façon immédiate», a déclaré la ministre libyenne des Affaires étrangères, Najla al-Mangoush, lors d’une conférence de presse à Tripoli avec ses homologues français, allemand et italien.
Les chefs de diplomatie français, italien et allemand ont effectué jeudi un déplacement à Tripoli, une dizaine de jours après l’installation d’un nouveau gouvernement unifié chargé de gérer la transition jusqu’à des élections prévues le 24 décembre.
Les autorités libyennes sont confrontées à de nombreux défis dont la préparation des prochaines élections et l’instauration d’une réconciliation nationale.
La Libye tente de sortir d’une décennie de crise depuis la chute en 2011 de l’ancien régime de Maamar Kaddafi, un chaos marqué par l’existence de pouvoirs rivaux et l’implication de puissances étrangères, notamment par le biais de l’envoi de mercenaires.
Le nouvel exécutif unifié est né d’un nouveau processus onusien lancé en novembre à Tunis et mis sur orbite en février à Genève, avant un vote de confiance «historique» du Parlement ce mois.
«Le départ des mercenaires, lié aux interférences étrangères, est essentiel pour que l’Etat libyen affirme sa souveraineté», a dit le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian.
«Nous voulons montrer que nous, les Européens, nous nous tenons unis et déterminés au côté de la Libye», a renchéri son homologue allemand, Heiko Maas.
«C’est un résultat qui, il y a quelques mois encore, semblait inatteignable», s’est aussi félicité le ministre italien des Affaires étrangères, Luigi Di Maio, qui effectuait son deuxième déplacement en quelques jours à Tripoli. «En Italie et en Europe, le soutien est inébranlable, avec la conviction qu’il ne peut y avoir de solution militaire au conflit», a-t-il insisté.
A propos de la question des mercenaires, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, avait noté mercredi qu’il restait «profondément préoccupé par les informations sur une présence persistante d’éléments étrangers dans et autour de Syrte et dans le centre de la Libye», dans un rapport au Conseil de sécurité.
L’ONU a évalué à environ 20 000 le nombre de militaires étrangers et mercenaires encore actifs en Libye.

Mahmoud al-Werfalli, un militaire recherché par la CPI, abattu à Benghazi
Le militaire libyen, Mahmoud al-Werfalli, visé par deux mandats d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), a été abattu de plusieurs balles, mercredi, alors qu’il se trouvait dans sa voiture à Benghazi (Est), ont fait savoir des sources sécuritaires citées par des médias.
Ce membre des forces loyales à Khalifa Haftar a été «abattu avec son cousin, après que des hommes armés non identifiés ont ouvert le feu sur sa voiture (…) dans le centre de Benghazi», ont ajouté les mêmes sources.
«Grièvement blessé, Al-Werfalli et son cousin sont décédés à leur arrivée au Centre médical de Benghazi, situé près du lieu de la fusillade», a-t-on ajouté. Al-Werfalli était accusé par la Cour pénale internationale de «crimes de guerre, torture, traitements cruels, crimes contre l’humanité et d’autres crimes inhumains».
Le militaire de 43 ans était notamment accusé d’avoir «directement commis et ordonné des meurtres en tant que crime de guerre dans le contexte de sept incidents, concernant 33 personnes», de juin 2016 à juillet 2017 dans la région de Benghazi, selon la CPI.
Connu pour ses exécutions sommaires de prisonniers politiques, il aurait en outre «exécuté par balle 10 personnes devant la mosquée Bi’at al-Radwan à Benghazi en janvier 2018», selon la même source.
Al-Werfalli était récemment apparu dans une vidéo, s’en prenant violemment au patron d’une concession automobile à Benghazi, suscitant une vive polémique en Libye.
A. G.

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