Les diplômes universitaires algériens répondront, à moyen terme, aux standards universels. C’est du moins ce qu’affirme Boualem Saidani, directeur général des enseignements et de la formation supérieure au ministère de l’Enseignement supérieur. S’exprimant, hier, à la Radio nationale, ce responsable annoncera la révision de la loi d’orientation du ministère de l’Enseignement supérieur et de création d’une Agence d’accréditation et d’assurance qualité. L’agence en question est qualifiée d’«essentielle» par l’orateur, faute de quoi, explique-t-il, nos diplômes «ne seront plus reconnus à l’échelle planétaire». M. Saidani a cité l’exemple des diplômes de médecine que la tutelle travaille à «normaliser afin qu’ils soient reconnus à travers le monde». Il n’a d’ailleurs pas hésité à pointer l’obsolescence des programmes. «La formation médicale n’a pas été révisée depuis les années 70. Or, la science et la technologie ont beaucoup évolué. Il était donc important de revoir dans le fond et dans la forme la formation médicale. Cette refonte des programmes a été initiée graduellement et a commencé par la révision des programmes de la première année puis ceux de deuxième année et là, nous en sommes à la troisième année», a-t-il expliqué. «Après avoir accompli les trois années d’études précliniques, une halte s’impose», a-t-il affirmé, préconisant de faire «une évaluation en impliquant les premiers concernés, à savoir les étudiants en médecine». L’invité de la Radio nationale a annoncé qu’une rencontre nationale est programmée le 1er juillet prochain, en présence des étudiants, des enseignants et des responsables. D’autres départements ministériels sont invités à y participer. «Nous avons voulu impliquer les ministères de la Santé, le ministère de l’Industrie pharmaceutique, des Finances, la Fonction publique et les syndicats», a-t-il souligné. L’objectif «est de dire les choses clairement, ce qui est bien ou pas, et situer les lacunes pour apporter des solutions palliatives, de manière à rendre la formation médicale plus adaptée aux besoins de la société», a souligné le directeur général des enseignements et de la formation supérieure au ministère de l’Enseignement supérieur. Et d’expliquer que la pandémie de Covid 19 a servi d’«accélérateur» dans cette démarche. Une démarche qui inclut «l’ouverture des universités algériennes vers l’international», qualifiée d’«impérative». La révision de la loi d’orientation comprend, a-t-il indiqué, une disposition pour assurer le transfert de technologie et la participation de formateurs venus de l’étranger. «Le texte portant sur la mobilité des enseignants a été révisé pour pouvoir inviter ou associer des formateurs, qui viendraient de l’étranger pour une semaine, un mois ou plus, avec une prise en charge conséquente et particulière, car ce transfert de savoir-faire est essentiel», a indiqué M. Saidani, appelant à ce que «l’Université devienne la véritable locomotive du développement socio-économique du pays». Le responsable annonce que plusieurs dossiers sont en cours de discussion avec les départements concernés, notamment des formations spécialisées destinées à l’industrie pharmaceutique, le statut des doctorants et les débouchés pour leur insertion professionnelle ou encore l’amélioration des services des œuvres universitaires.
Aomar Fekrache