Les chiffres avancés hier par la Protection civile concernant le nombre de personnes mortes asphyxiées par le monoxyde de carbone en Algérie sont glaçants. En effet, depuis le début du mois de janvier, 49 personnes ont été mortellement asphyxiées au monoxyde de carbone et 660 autres ont été sauvées in extrémis d’une mort certaine.
Malgré les appels à la vigilance et les campagnes de sensibilisations sur les risques liés à l’intoxication et à l’asphyxie au monoxyde de carbone, les services de la Protection civile recensent quotidiennement de nouvelles victimes de ce tueur silencieux. En effet, durant les 28 premiers jours de cette année en cours, les éléments de la Protection civile ont enregistré 49 décès dus au monoxyde de carbone et 660 personnes ont été sauvées in extrémis d’une mort certaine. Rien que durant la journée de samedi 28 janvier, 50 personnes asphyxiées au monoxyde de carbone ont été sauvées par la Protection civile dont les éléments sont intervenus à temps. Ces chiffres glaçants interpellent sur le lourd bilan humain enregistré suite à des intoxications au monoxyde de carbone en Algérie. Ce tueur silencieux a fait un véritable carnage, alors que l’hiver ne s’est véritablement installé qu’il y a seulement deux semaines, avec des températures glaciales, de la neige et des pluies dans de nombreuses régions du pays. Dans son communiqué, la Protection civile a indiqué que la majorité des décès par asphyxie sont dus à des «erreurs désastreuses dans l’installation des chauffages et des chauffe-eaux». Elle rappelle que l’installation de chauffe-eau dans les salles de bain est «strictement interdite», comme l’a annoncé samedi dernier le ministère de l’Intérieur. Pour lutter contre les dangers du monoxyde de carbone, la Protection civile préconise des mesures, notamment de doter le chauffe-eau d’un conduit d’évacuation des gaz brûlés, tout en s’assurant qu’il n’est pas obstrué par des nids d’oiseaux par exemple, de ne pas utiliser le réchaud «tabouna» pour le chauffage à la maison. Pour les symptômes de l’intoxication au monoxyde de carbone, la Protection civile cite les céphalées, nausées et vertiges, essoufflement et frissons. En cas d’apparition de ces symptômes, elle énumère les mesures à prendre : aérer la maison, et si «nécessaire, faire sortir les victimes dehors», appeler les services de la Protection civile au numéro 14 ou sur la ligne verte 1021. Par ailleurs, il est à rappeler que face à ces drames, le gouvernement a fini par agir en donnant une série d’orientations visant à limiter le phénomène d’asphyxie aux gaz brûlés (monoxyde de carbone) dans les foyers, en chargeant le Groupe Sonelgaz d’équiper gratuitement les foyers de systèmes d’alarme pour prévenir les fuites. Le cahier des charges de réalisation des projets d’habitation, toutes formes confondues, doit obligatoirement prévoir ce genre de systèmes, a-t-il été décidé. A cet effet, le Président a ordonné aux ministères du Commerce, de l’Industrie et des Start-up de coordonner pour l’élaboration d’une nouvelle loi portant création de laboratoires de normalisation et de contrôle de sécurité dans tous les domaines. Il a également insisté sur la coordination entre les ministères de l’Enseignement supérieur, de l’Industrie et des Start-up pour le recrutement de chercheurs et de spécialistes dans ces nouveaux laboratoires. Le président de la République a ordonné, lors d’une réunion du Conseil des ministres, l’élaboration de textes juridiques fermes interdisant toute atteinte aux systèmes de chauffage, de tuyauterie de gaz et aux sources d’énergie qui alimentent les foyers, tout en interdisant leur modification une fois livrés. Il a ordonné également l’ouverture de laboratoires de contrôle technique et de qualité à travers le territoire relevant de Sonelgaz, chargés de contrôler les équipements électroménagers qui causent le plus d’accidents domestiques, notamment les chauffages. Aussi, il a émis des orientations à l’effet d’encourager les industriels locaux à couvrir la demande sur le marché national en équipements et en systèmes de chauffage de qualité en respectant les normes de sécurité avec un accompagnement technique de haut niveau pour doter tous les logements en cours de réalisation.
Thinhinane Khouchi
- Advertisement -