La criminalisation de la spéculation n’est plus un vœu pieux et devrait se concrétiser prochainement. Le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Kamel Rezig, a annoncé que ses services ministériels étaient en passe de réviser certains textes de loi, en coordination avec les secteurs ministériels concernés, en vue de «criminaliser» le phénomène de spéculation. Des instructions ont été en même temps données aux directeurs régionaux du secteur, à l’effet de réguler les prix de certains produits agricoles, a indiqué, hier, le ministère dans un communiqué. Ces mesures ont été annoncées lors d’une réunion de coordination avec les directeurs de commerce régionaux et de wilaya, présidée lundi par M. Rezig, et ce, dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, issues de la rencontre gouvernement-walis et relatives au secteur du commerce. Le ministre du Commerce, indique-t-on, a adressé, lors de cette rencontre, des instructions «fermes» aux directeurs régionaux et de wilaya, portant essentiellement sur la nécessité de réguler le marché pour certains produits agricoles dont les prix ont connu des «niveaux records». Pour ce faire, il a appelé ces responsables à la nécessité d’une «coordination sérieuse et immédiate avec les différentes commissions mixtes, en vue de briser la chaîne des spéculateurs». Comme il a ordonné de suivre la traçabilité de la production des produits de base, à partir de leur cueillette jusqu’à leur entrée dans les marchés de gros et de détail, avec organisation de sorties sur le terrain en vue de sortir les quantités stockées au niveau de tout le territoire national. Pour rappel, le Président de la République a donné, samedi dernier, lors des travaux de la rencontre gouvernement-walis, des instructions pour l’élaboration de textes de loi criminalisant la spéculation sur les produits de base. Il avait indiqué que la spéculation était exercée par des «parasites et des intrus» qui tentent «d’épuiser les moyens de l’Etat en créant des pénuries, soulignant que l’Etat sera «intransigeant» et est déterminé à «retrouver son autorité qui émane du peuple».
Massi Salami