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mardi 21 mars 2023

Les présents et les absents demain à la Maison-Blanche

Quels sont les pays arabes qui demain seront représentés à la signature de normalisation entre les Emirats arabes unis et Israël, pompe prévue à la Maison-Blanche avec Donald Trump en maître de cérémonie ? Savoir qui sera présent et qui ne le sera pas, c’est là en fait tout l’intérêt de la chose, étant donné que le fait n’a pas besoin de ce détour par le domicile du président américain pour se mettre à exister. Et pour cause, il existe déjà. On sait qu’Israël sera représenté par son Premier ministre, Benyamin Netanyahou, à son niveau l’homme fort du moment, mais que les Emirats ne le seront que par leur ministre des Affaires étrangères. Ce qui tend à prouver que l’événement ne revêt pas la même importance pour les deux signataires. S’ils avaient eu à choisir la personnalité émiratie avec laquelle apparaître à cette occasion «historique», Netanyahou et Trump auraient à coup sûr désigné celle qui occupe la plus haute responsabilité dans les EAU. D’autant qu’ils ont à l’esprit la cérémonie qui a fait date, et que pour cela justement ils voudraient imiter : la signature des accords de Camp David, entre Anouar el-Sadate et Menahem Begin. Mais probablement aussi la signature des accords d’Oslo, entre Yitzhak Rabin et Yasser Arafat, culminant dans la chaleureuse poignée de main des deux hommes, avec Bill Clinton lui donnant sa bénédiction de ses bras grands ouverts sur la pelouse de la Maison-Blanche, dans un geste christique à l’élégance certaine.

Mais comme Trump n’a pas droit à un casting équivalent du côté émirati, il ne pourra pas prendre au moment le plus indiqué une pose faite elle aussi pour figurer ensuite dans les livres d’histoire. On ne sait même pas si le Bahreïn signera lui aussi, puisqu’il emboîte le pas aux Emirats, lors de la même cérémonie, ou si celle-ci ne concerne que les Emirats et Israël. Mais qu’il soit présent, cela ne fait pas de doute. Qui d’autre le sera ? Du côté arabe, sûrement les représentants de l’Egypte et d’Oman, encore qu’on en ignore la qualité. Si ce sont les ministres des Affaires étrangères, des personnages familiers, qui assurent cette représentation, cela veut dire que ces deux pays ont décidé d’afficher leur présence. Si c’est à un niveau inférieur, c’est tout le
contraire : ils tiennent à ne pas trop se montrer. Ce serait dans ce deuxième cas un peu comme s’ils avaient été absents, ou qu’ils voudraient l’être. Et puis il y a les autres pays arabes, qu’on peut diviser en deux : ceux dont on est a priori certain qu’ils ne seront représentés par personne, et donc pas non plus par leur ambassadeur, et ceux au sujet desquels on ne peut pas être aussi affirmatif. Ainsi du Maroc, dont on ne peut rien dire par avance. Son ministre des Affaires étrangères sera-t-il visible ou ne le sera-t-il pas ? On ne le saura qu’en temps et lieu. Une chose est par contre certaine : ceux des pays arabes qui se feront représenter par leur ministre des Affaires étrangères feront montre par là même de leur désir de suivre l’exemple des Emirats et du Bahreïn. Tous ceux qui seront à la Maison-Blanche à travers leur ambassadeur émettront le même message, mais d’une façon qui laissera planer le doute quant à leurs véritables intentions. Ils sont présents, de ce fait tentés de sauter le pas, mais en même temps sans trop vouloir attirer sur eux les regards, on dirait pour laisser entendre qu’ils ne sont pas encore tout à fait prêts à faire comme les Emirats et le Bahreïn. Alors que ceux qui ne seront représentés d’aucune façon voudront surtout briller par leur absence, quitte ce faisant à déplaire au puissant maître des lieux.

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