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vendredi 19 avril 2024

Les premiers civils étrangers évacués, les combats se poursuivent: Le conflit soudanais s’enlise

Au huitième jour d’affrontements, aucun des deux camps ne semble prendre l’avantage. Les civils manquent de tout, tandis que la situation sécuritaire se dégrade au Soudan, où les violents combats sont entrés dans leur deuxième semaine. Les affrontements dans la capitale Khartoum entre militaires et paramilitaires se poursuivaient hier, malgré les espoirs antérieurs qu’un cessez-le-feu autour de la fête de l’Aïd al-Fitr pourrait apporter une paix temporaire, ce qui n’a pas eu lieu. A cet effet, plusieurs pays ont commencé à évacuer leurs ressortissants du Soudan après la reprise des combats entre l’armée régulière et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), malgré l’annonce d’une trêve à l’occasion de l’Aïd al-Fitr. Les affrontements continus au Soudan ont incité plusieurs pays, dont les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France et la Chine, à annoncer qu’ils transporteraient par avion leurs ressortissants de la capitale Khartoum. L’ambassade de Turquie à Khartoum a annoncé qu’elle évacuerait hier ses citoyens qui souhaitent quitter le Soudan. Pour sa part, le gouvernement yéménite a annoncé la formation d’un comité d’urgence pour recenser ses ressortissants au Soudan, théâtre de combats depuis la mi-avril. D’autres pays arabes, à l’instar de l’Irak, du Qatar, du Koweït, de la Palestine et du Liban, ont annoncé des opérations d’évacuation de leurs ressortissants respectifs. Après une relative accalmie la nuit précédente, les combats ont repris samedi aux abords du palais présidentiel, au centre de la capitale Khartoum, malgré la trêve humanitaire de 72 heures, convenue entre les deux parties à l’occasion de l’Aïd al-Fitr, ont rapporté des médias. Les mêmes sources ont précisé que «des bruits d’explosion ont été entendus à proximité du palais présidentiel, avec la reprise des affrontements entre l’armée et les Forces de soutien rapide, en utilisant des armes lourdes et légères». Selon des médias, «la ville d’Omdurman, à l’ouest de Khartoum, a également été le théâtre de violents affrontements entre l’armée et les FSR, ce qui a rendu la situation humanitaire sur le terrain plus difficile». L’armée soudanaise a approuvé, vendredi, une trêve de 72 heures, quelques heures après que les paramilitaires des FSR ont annoncé leur accord pour une nouvelle trêve humanitaire. Ces affrontements, qui ont éclaté à la mi-avril à Khartoum et dans d’autres villes du Soudan, ont fait 413 morts et 3 551 blessés, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Les FSR ont été constituées en 2013 pour soutenir les forces gouvernementales dans leur lutte contre les mouvements armés rebelles dans la région du Darfour (ouest). Ces unités paramilitaires ont par la suite assumé des missions, notamment la lutte contre la migration irrégulière aux frontières et le maintien de l’ordre.

L’UA condamne les bombardements aveugles
La Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples (CADHP) a condamné «dans les termes les plus forts» les bombardements et les tirs d’artillerie aveugles au Soudan. La CADHP, qui est l’un des organes de l’Union africaine (UA), a déclaré qu’elle suivait avec une profonde préoccupation la grave situation au Soudan. «Les informations qui parviennent à la Commission africaine révèlent que depuis le début des combats entre les forces armées soudanaises et les Forces de soutien rapide le 15 avril, divers droits de l’Homme et droits du peuple soudanais étaient en grand péril, la violence s’aggravant de jour en jour», a déclaré la CADHP dans un communiqué. Elle a exprimé son «indignation dans les termes les plus forts possibles face à la conduite indiscriminée des hostilités, y compris les bombardements et le pilonnage de sites dans des zones résidentielles civiles, causant la mort et la mutilation d’un nombre croissant de personnes». Elle a déploré les diverses violations que les combats entraînent pour les civils et les infrastructures civiles, notamment les pertes en vies humaines, les blessures corporelles, les traumatismes psychologiques, la destruction d’habitations, les obstacles à l’accès aux soins de santé pour les blessés et les malades… Elle rappelle, en outre, aux parties au conflit qu’elles sont responsables de toutes les violations, douleurs et souffrances que leurs actions infligent aux civils et qu’elles seront tenues pour responsables de ces violations. La CADHP a appelé «à une cessation immédiate et inconditionnelle des hostilités et à la mise en place urgente d’un accès humanitaire pour les personnes dans le besoin».
Meriem Benchaouia

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