Le Sahara algérien recèle d’importantes nappes d’eau souterraines, mais elles ont l’inconvénient majeur de n’être pas renouvelables. La durabilité et les processus de gestion de la ressource constituent les enjeux du développement futur de la région, compte tenu du très faible niveau de recharge de la nappe. Et au-delà de la consommation urbaine en eau, c’est l’ensemble des réseaux hydriques qui pourraient à terme être menacé de disparaître à cause de la surexploitation. Aujourd’hui, pour les sauvegarder, des exigences s’imposent. Effectivement, les nappes d’eau au Grand Sud algérien offrent un potentiel d’approvisionnement important aux activités socio-économique mais doivent être exploitées avec «beaucoup de précaution», a préconisé un responsable du ministère de l’Environnement. «Les potentialités hydriques sahariennes présentent un atout permettant toutes les activités économiques et sociales, en plus de la réactivation économique des autres zones par le transfert de ces eaux. Néanmoins, l’exploitation de ces nappes fossiles, doit se faire avec beaucoup de précaution vu le caractère irréversible de la mobilisation de ces ressources hydriques», a indiqué la même source. En effet, les ressources en eau non renouvelables de l’Algérie sont estimées à 5 milliards m3, localisées en totalité dans le sud du pays. Quant aux ressources renouvelables, elles sont constituées de 11,4 milliards m3 d’eau superficielle et de 3 milliards m3 d’eau souterraine. En somme, les potentialités de l’Algérie en eau sont estimées globalement à 19,4 milliards de m3/an, correspondant à 500 m3/habitant/an. Ainsi, l’Algérie est classée dans la catégorie des pays pauvres en ressources en eau, au regard du seuil de rareté fixé par la Banque mondiale à 1 000 m3/ habitant / an. «Du nord au sud, le climat de l’Algérie se modifie fortement. Il passe d’une tonalité méditerranéenne humide à un milieu désertique et sec, en transitant par un climat semi-aride. Le climat désertique résulte de la double influence de la circulation atmosphérique des latitudes moyennes et de la circulation tropicale et saharienne, caractérisé par des pluies rares et très irrégulières, se produisant parfois sous forme orageuse», a-t-on expliqué. «Il faut dire que le Sahara algérien est une des régions les plus chaudes du monde où les températures de jour peuvent dépasser 50° C. Par contre, les nuits sont très froides, surtout en hiver, où il gèle souvent», a relevé la même source. Pour une meilleure protection et préservation de ces ressources hydriques, le ministère de l’Environnement a mis en place un cadre juridique pour la protection des eaux souterraines, notamment la loi n° 03-10 du 19 juillet 2003 relative à la protection de l’environnement dans le cadre du développement durable, a rappelé la responsable. Cette loi se base sur les principes du nouveau droit de l’environnement adoptés au niveau international, notamment le principe de préservation de la diversité biologique, le principe de non dégradation des ressources naturelles, le principe d’action préventive et de correction par priorité à la source, le principe de précaution et le principe du pollueur-payeur.
Meriem Benchaouia