La saison estivale risque de rendre la lutte contre la propagation du coronavirus encore plus difficile. Des millions d’Algériens se rendent sur les plages du pays, sans que les moindres mesures de prévention n’y soient respectées. Chaque jour, le littoral algérien est noir de monde. Et bizarrement, au bord de la grande bleue, les citoyens oublient l’existence même de l’épidémie. Pis, cette grande affluence coïncide avec une nouvelle flambée du nombre des contaminations au coronavirus. Sur les plages, a-t-on constaté, des familles, des groupes d’amis et autres visiteurs sont sérieusement exposés au risque de contamination. Aucun protocole n’est appliqué pour assurer une véritable distanciation physique, ni une campagne de sensibilisation d’envergure pour inciter les estivants à se conformer aux moindres règles d’hygiène. Partout, les parasols sont parfois collés les uns aux autres, les allers et retours sont anarchiques, les accès sont parfois débordés et la proximité y régnant montre une insouciance, ou du moins une ignorance quasi-totale du risque encouru. Pour certains, en plage, l’on ne risque pas de choper le virus en raison de la salinité de l’eau. Mais les autres voies de transmission du Covid-19 sont tout bonnement oubliées. Bien que les citoyens, suite à la troisième vague du coronavirus qui sévit depuis quelques jours, commencent à prendre conscience, en affluant massivement sur les centres de vaccination, il n’empêche que le laisser- aller observé au niveau des plages risque de réduire à néant les efforts jusque-là consentis pour maîtriser la propagation du virus. Hier, l’Association nationale El Aman pour la protection des consommateurs a appelé à la mise en application d’un confinement partiel de 8 jours à l’occasion de l’Aid El Adha, comme elle suggère d’interdire, entre autres, l’accès aux plages. Cet appel est pour le moins compréhensible en raison de la conjoncture actuelle et le non-respect des mesures de prévention. Dans certaines wilayas, des habitants commencent à pointer du doigt l’arrivée des estivants pour justifier la hausse des cas de contamination. En fait, la mobilité qui caractérise la saison estivale devrait compliquer les choses et la chaîne de transmission du virus sera difficile à casser. Les responsables chargés de la gestion de la saison estivale ne semblent pas prendre en considération ces scénarios et mettre en place des plans de riposte. L’année passée, l’on a beaucoup parlé de protocoles à respecter pour éviter les contaminations en bord de mer. Ce qui n’est pas le cas pour l’actuelle saison estivale. D’ailleurs, force est de relever que l’on parle davantage de la problématique de la gratuité des plages, les parkings sauvages, du placement des parasols des concessionnaires que des normes à imposer pour organiser les flux et assurer une baignade sécurisée aux estivants. A plus d’un mois de la fin de la saison estivale, des mesures d’urgence sont nécessaires pour que nos plages ne se transforment pas en de véritables clusters de coronavirus.
Aomar Fekrache