Les mesures anti-Covid reconduites pour 15 jours : Métro et restaurants, il faudra encore attendre

Le confinement à domicile de 20 heures à 5 heures a été prolongé pour 15 jours, dans 29 wilayas du pays, dans le cadre du dispositif de lutte contre le coronavirus. Aucun allégement n’a été décidé, bien que très attendu, pour certains créneaux et activités. C’est notamment le cas des usagers du métro qui caressent, depuis plusieurs jours, l’espoir de voir ce moyen de locomotion moderne rouvert, ou des commerçants sérieusement fauchés par les retombées de la crise sanitaire.
Dans le communiqué du gouvernement, il a été décidé de la continuité des services aériens de transport public de passagers sur le réseau domestique concernant la totalité des dessertes de et vers les wilayas du sud du pays et 50 % des vols desservant celles du nord du pays, avec la mise en œuvre et le strict respect des protocoles sanitaires. La continuité des services de transport routiers de personnes par train, par autocar et par taxi, avec la limitation du nombre de voyageurs à 50 % des capacités pour les bus et autocars, 5 personnes pour les véhicules à 9 places et 4 personnes pour les véhicules à 7 places et ce, dans le strict respect des mesures convenues. Il était aussi question de prorogation de la mesure de fermeture des marchés de vente des véhicules d’occasion sur l’ensemble du territoire national. La fermeture, dans les wilayas concernées par le confinement, des salles omnisports et les salles de sport, les lieux de plaisance, de détente, les espaces récréatifs et de loisirs et les plages. Mais surtout la prorogation de la mesure de limitation des activités des cafés, restaurants et fast-foods à la vente à emporter uniquement. La mesure de limitation du temps d’activité de certains commerces qui devront cesser toute activité à partir de19 heures a été aussi reconduite. Sur un autre registre, le gouvernement a décidé de prolonger la mesure d’interdiction, à travers le territoire national, de tout type de rassemblement de personnes et de regroupement familial, notamment la célébration de mariages et de circoncision et autres événements tels que les regroupements au niveau des cimetières.
Si ces mesures renseignent sur l’approche prudentielle de la gestion de la crise sanitaire par le gouvernement, des citoyens sont nombreux à exprimer leur incompréhension quant à l’utilité du maintien de l’interdiction pour certaines activités et non pas pour d’autres. A commencer par le métro d’Alger, dont la réouverture conditionnelle a été annoncée lors des précédentes mesures et dont la fermeture est vécue comme un drame par des milliers d’usagers. Cela d’autant que rien ne justifie son maintien immobilisé alors que le tramway et le train sont désormais de service. Pis encore, compte tenu des dépassements quotidiens constatés dans les bus et les taxis, rouvrir le métro est plus que bénéfique dans la mesure où il allégera la pression sur ces moyens de transport et est de loin plus facile à contrôler quant à l’application du protocole sanitaire anti Covid-19. Faut-il aussi évoquer la grande déception des restaurateurs qui assistent impuissants à la chute de leur chiffre d’affaires de semaine en semaine. Pour autant, dans biens d’autres institutions et espaces publics, tels que les bureaux de poste et les marchés des fruits et légumes, le non- respect de la mesure de distanciation physique est flagrant. «Qu’ils nous laissent travailler et qu’ils appliquent la loi à la moindre violation ou non-respect des règles d’hygiène et de distanciation», dira le propriétaire d’un restaurant à Alger, se plaignant de ne pouvoir renouveler son bail de location suite aux grandes pertes subies depuis le début de l’épidémie. Alors que l’on observe un semblant de fermeté sur tel ou tel versant, c’est le laxisme absolu dans d’autres. Ce qui laisse pantois, ce sont ces fêtes de mariage célébrées au vu et au su de tous et dont les cortèges traversent les centres-villes dans l’impunité totale.
Aomar Fekrache