Bien que la quatrième vague de Covid-19 se soit installée en Algérie avec un nombre de cas de contamination qui ne cesse de s’accroître, dépassant les 150 cas quotidiennement, le respect des gestes barrières par la population n’est plus observé.
Par Louisa Ait Ramdane
Cela fait bien longtemps que la population ne porte plus de bavette et la pandémie ne faisait plus parler d’elle puisque le nombre de contaminés au coronavirus se situait entre 100 et 140 cas. Il n’y avait donc pas de quoi avoir peur, ce qui justifie le non-respect des mesures barrières par la population. Un relâchement total des gestes barrières est observé, notamment le port de la bavette et la distanciation physique, un peu partout, aussi bien dans les lieux publics, les magasins et cafétérias, la plupart des administrations, les transports en commun,…exception faite pour le métro où les agents imposent le respect du port de la bavette à l’entrée de la station et à l’intérieur des rames.
Les spécialistes du secteur de la Santé ne cessent de mettre en garde contre le non-respect des mesures préventives contre le Covid-19 pour éviter une recrudescence des contaminations, comme c’est le cas dans certains pays occidentaux. Déplorant un relâchement total vis-à-vis des gestes barrières, ils appellent à plus de vigilance et de prudence pour ne pas permettre au virus de se propager.
Même les différentes campagnes de vaccination lancées çà et là dans l’ensemble du pays n’intéressent plus les citoyens qui se disent rassurés. La vaccination est toujours à la traîne. Environ 11 millions d’Algériens sont vaccinés totalement ou partiellement, soit 50 % des 20 millions de la population adulte ciblée par la vaccination. Un taux qualifié par le premier responsable du secteur de faible, et ce, malgré la mobilisation de tous les moyens et la disponibilité de différents types de vaccins. Une grande réticence a été observée par la population, les universitaires et surtout le personnel médical. Le taux de vaccination sur les campus ne dépasse pas 1 %. Même constat pour le corps médical qui refuse de se faire vacciner et où seuls 20 % l’ont été, idem pour les enseignants. Le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, réitère à chaque occasion son appel à se tenir prêts afin de faire face à la nouvelle vague, et ce, en reprenant la vaccination. Cela devra éviter, selon lui, de tomber sous les mêmes effets de la 3e vague qui a été très virulente. Notons qu’actuellement les stocks disponibles sont à hauteur de 13 millions de doses et en raison de l’accumulation des vaccins, le département de Benbouzid a refusé de recevoir de nouvelles quantités. Pour booster la campagne de vaccination, les spécialistes de la santé ont invité le ministre Benbouzid à revoir la communication autour de cette campagne de vaccination massive contre le Covid-19. En plus des appels incessants au respect des mesures barrières et à la vaccination massive, certains spécialistes ont appelé également à mettre en place «le pass sanitaire». Parmi eux, le président de l’Agence nationale de sécurité sanitaire, Pr Kamel Sanhadji, qui insiste : «Il y va de la sécurité sanitaire des citoyens». Il va sans dire que face à la hausse des cas qui commence à se sentir, il est urgent de prendre les choses en main avec des nouvelles campagnes de sensibilisation et l’obligation du port du masque dans les écoles, les bus et les lieux publics, afin d’éviter le scénario de la 3e vague. Ainsi, la vigilance doit rester de mise, vu que le danger plane toujours et que le relâchement risque d’être fatal.
L. A. R.