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vendredi 29 mars 2024

Les membres se divisent sur une hausse de la production de pétrole: Désaccord au sein de l’Opep

Les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs alliés via l’accord Opep+ se sont retrouvés, hier, pour reprendre leur réunion ajournée la veille, faute d’accord, et statuer sur les quotas de production à compter du mois d’août.

Par Meriem Benchaouia

Le couac viendrait d’une «objection de dernière minute soulevée par les Émirats arabes unis à un accord conclu plus tôt dans la journée entre la Russie et l’Arabie saoudite», avancent les analystes de Deutsche Bank. La suspension de la réunion reflète les désaccords au sein de la Coalition, entre les pays qui soutiennent l’extension des réductions de production à leur niveau actuel, dirigés par l’Arabie saoudite et la Russie, et les pays qui appellent à une augmentation de la production pétrolière, dirigés par les Émirats arabes unis. Selon Eugen Weinberg de Commerzbank, Abou Dhabi voudrait relever son volume de production de référence à partir duquel est calculé son quota, arguant «d’une capacité désormais plus élevée». L’alliance doit fixer le niveau de sa production conjointe à compter du mois d’août, voire au-delà. L’agence financière Bloomberg, citant une source anonyme, avançait jeudi le retour d’un volume de 2 millions de barils par jour d’ici fin 2021, à raison de 400 000 barils par jour chaque mois, une option qui n’a donc pas été actée jeudi. Cette stratégie s’inscrirait dans la continuité de la politique du cartel menée depuis le mois de mai : rouvrir petit à petit le robinet d’or noir après l’avoir serré de manière très forte au début de la pandémie face à une demande moribonde. L’Opep+ fait face à une équation complexe, partagée entre une reprise bien réelle de la demande mais qui reste fragile, un retour probable à moyen terme des exportations iraniennes et des prix élevés qui entraînent la grogne de certains gros importateurs comme l’Inde. Cette alliance scellée en 2016 va également discuter de l’extension de leur entente sur la production jusqu’à fin 2022, au lieu d’avril pour le moment, a précisé dans une note Neil Wilson, de Markets.com. En mai 2020, les pays de l’alliance, qui regroupe les 13 membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole «Opep», dirigée par l’Arabie saoudite et 10 producteurs extérieurs dirigés par la Russie, ont entamé des réductions de production record de 9,7 millions de barils par jour. Ces réductions ont été progressivement ramenées à 5,8 millions de barils par jour jusqu’à fin juillet. Les analystes s’attendent à ce que les pays de l’Alliance augmentent progressivement leur production de 2 millions de barils par jour d’ici la fin de l’année, à un taux mensuel de 500 millions de barils par jour, pour les mois d’août à décembre 2021.

Le cours en légère baisse
Les prix du pétrole étaient en légère baisse hier, le marché attendant le résultat des négociations de l’Opep+. Hier matin, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre valait 75,67 dollars à Londres, en baisse de 0,22 % par rapport à la clôture de la veille. A New York, le baril de WTI pour le même mois perdait 0,16 %, à 75,11 dollars. Les deux cours de référence ont atteint jeudi de nouveaux plus hauts : le Brent et le WTI ont touché 76,74 dollars et 76,22 dollars, une première depuis le mois d’octobre 2018. Ces nouveaux sommets ont été portés par «les rumeurs selon lesquelles l’alliance de l’Opep+ était sur le point de se mettre d’accord sur une augmentation de l’offre d’environ 2 millions de barils par jour entre août et décembre», explique Stephen Brennock, analyste de PVM. Cette stratégie s’inscrirait dans la continuité de la politique de l’alliance composé des treize membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de leurs dix alliés via l’accord Opep+. «Mais les prix ont reculé après le report des négociations d’une journée», continue M. Brennock, «des sources proches du groupe laissant filtrer une résistance des Emirats arabes unis empêchant un accord». Selon plusieurs analystes, Abou Dhabi chercherait à revoir à la hausse son volume de production de référence sur lequel est basé son quota, une modification qui lui permettrait de limiter sa coupe.
M. B.

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