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samedi 20 avril 2024

Les Etats-Unis en campagne pour faire condamner universellement la Russie

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Il y a une quinzaine de jours s’est tenue une réunion virtuelle des leaders du Quad,  entité politique regroupant les Etats-Unis, l’Australie, le Japon et l’Inde, sur initiative des Etats-Unis sans doute, qui s’est  achevée sans condamnation de l’invasion russe de l’Ukraine, à l’évidence le but même pour lequel elle a été organisée. On sait que l’Inde  s’était abstenue lors du vote de l’Assemblée générale de l’ONU sur la motion « déplorant » l’entrée de l’armée russe en Ukraine. Une abstention que les Etats-Unis ont cru pouvoir transformer à force de persuasion en franche condamnation de la Russie dans le cadre plus restreint du Quad, comptant à cet effet sur la similitude des deux cas, celui de l’Ukraine en Europe de l’est, et de Taiwan dans l’indopacifique. L’Inde n’a pas marché, qui une fois de plus n’a pas voulu condamner la Russie, s’en tenant à sa première position en faveur d’une solution pacifique de la crise. Hier vendredi le président américain s’est livré à un exercice du même genre, mais avec le président chinois, lors d’une réunion virtuelle entre les deux leaders, mais toutefois dans le même état d’esprit. De même que l’Inde, la Chine s’était abstenue lors du vote à l’ONU, mais à sa différence elle a dit et répété depuis qu’elle comprenait que la Russie ait envahi l’Ukraine, un pays avec lequel elle a pourtant de bonnes relations, qu’elle entend préserver. La Maison-Blanche n’a pas caché que le but recherché par Joe Biden à travers cet échange projeté avec Xi Jinping, c’est de bien de faire comprendre à ce dernier qu’il y aura un coût à payer pour la Chine si d’aventure elle aide la Russie à résister aux sanctions  dont elle est l’objet depuis le 24 février. Il ne s’agit pas comme avec le Premier ministre indien de persuader mais de menacer, de bien faire mesurer à l’interlocuteur ce qu’il résulterait d’un refus d’entendre raison, de continuer à ignorer les desideratas américains. Avant ce sommet, il y a eu la rencontre  à un haut niveau à Rome, avec le même ordre du jour fixé par les Américains : obtenir que la Chine change de camp, étant donné que c’est bien  de cela qu’il s’agit en fin de compte. Il n’existe pas la moindre raison de penser que la réponse du président chinois soit différente de celle qui fut donnée à cette occasion, et qui d’ailleurs s’était renouvelée depuis par d’autres canaux. Or l’Inde et la Chine ne sont pas les seuls pays que les Etats-Unis s’emploient à ramener dans le droit chemin, sur la bonne position, la leur. Il semble bien qu’ils aient  l’intention de demander des comptes à tous les pays qui s’étaient abstenus lors du vote à l’ONU, ainsi qu’à ceux qui n’avaient pas daigné prendre part au vote. On croirait volontiers  qu’ils sont en train de préparer le terrain à un deuxième vote sur le même motif, qui lui devrait obtenir l’unanimité, au pire diminuée seulement des cinq irrécupérables qui avaient voté non la première fois. S’ils se disent disposés à punir la Chine, à laquelle les rattachent de multiples relations économiques, dans le cas où elle ne se retournerait pas contre la Russie, selon toute apparence ils n’hésiteront pas à sévir  contre tous les pays abstentionnistes et boycotteurs, s’ils persistent dans leur refus de condamner la Russie.

 

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