«Nous allons augmenter le débit internet minimum (actuellement 2 mégas). L’objectif à court terme est d’arriver à un débit minimum de 4 à 8 mégas pour que le citoyen puisse accéder à des services à valeur ajoutée comme la VOD (Video On Demande) et la vidéo haute définition», a annoncé, hier, Brahim Boumzar. L’annonce du ministre de la Poste et des Télécommunications intervient avec la mise en service du système de câble sous-marin en fibre optique Alval/Orval (reliant Alger et Oran à Valence en Espagne). En 2020, Algérie Télécom a baissé de 50 % ses offres ADSL. Mais le débit minimum de 2 mégas, inchangé depuis 2018, reste «insuffisant» pour permettre une navigation aisée sur le Net, a estimé le ministre dans un entretien accordé à l’Agence presse nationale. Il a expliqué que l’augmentation du débit minimum est une nécessité, car il y a une consommation croissante de la bande passante dans le pays. Le ministre a, en outre, indiqué que le citoyen accédait, par le passé, à des débits «non garantis» à un prix «onéreux», ce qui avait découragé, selon lui, l’abonné à choisir cette option. «J’ai demandé, dans ce sens, à Algérie Télécom d’adopter une politique commerciale incitative pour amener les abonnés à migrer vers des paliers supérieurs», a-t-il dit, ajoutant que l’opérateur «doit rassurer le citoyen en lui offrant le service demandé avec un débit réel et stable».
Tous les moyens mobilisés pour améliorer la connexion internet
Interrogé sur la «lenteur du débit» dont se plaignent les abonnés, M. Boumzar a dit «comprendre les désagréments causés aux consommateurs», faisant savoir que tous les moyens ont été mobilisés pour améliorer le débit. «Nous avons mis tous les moyens pour régler cette situation à travers la modernisation, en cours, des infrastructures du secteur des TIC», a-t-il ajouté. Il a rappelé, à cet égard, les actions majeures entreprises par l’Algérie, dont la consolidation de la bande passante internationale avec la mise en service, fin 2020, du câble sous-marin en fibre optique Orval/Alval, d’une capacité pouvant atteindre les 40 Térabits, soit près de 20 fois les besoins actuels du pays, ajouté à cela les 3 autres liaisons sous-marines, déjà, en exploitation. Outre le backbone national qui a été renforcé par 7047 km de fibre optique en 2020, Algérie Télécom œuvre à finaliser la mise à niveau et modernisation du réseau de transport et d’une autre couche du réseau appelée réseau métro (Réseau d’agrégation Métro-Ethernet), sous-dimensionné, par le passé, pour pouvoir supporter les services à très haut débit, en plus du raccordement, entre elles, des différentes communes, agglomérations secondaires et localités de plus de 1 000 habitants à ce réseau. Cet objectif a été atteint à 100 % à Alger, 58 % à Constantine, 75 % à Sétif et 55 % à Oran, entre autres, a-t-il détaillé. L’Algérie est en train également de moderniser la partie accès en supprimant définitivement le système TDM (technologie utilisant le câble en cuivre), que le ministre a qualifié d’«archaïque» et responsable de plusieurs désagréments pour l’abonné ADSL comme les dérangements et la lenteur du débit internet. Le système TDM est remplacé, progressivement, par la technologie de pointe en fibre optique FTTX (fibre jusqu’au domicile entre autres). «Nous avons, jusqu’au 31 décembre 2020, fait basculer vers le FTTX plus de 203 600 abonnés et nous allons accélérer la cadence en 2021 pour connecter le maximum de 700 000 abonnés restants vers la nouvelle technologie», a-t-il promis. Dans le même sens et afin d’améliorer la connexion internet, le ministre a fait savoir que l’Algérie est en train de mettre en place «une politique du cache internet des Géants du web dont les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft)». «Algérie Télécom est en train de finaliser ce dossier qui pourra faire économiser la bande passante internationale et diminuer le temps de latence, en plus de l’encouragement du contenu local», a-t-il ajouté.
Meriem Benchaouia