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jeudi 28 mars 2024

Les démocrates avancent d’un petit pas vers l’inculpation de Trump

La commission parlementaire américaine chargée d’enquêter sur les événements du 6 janvier 2021, ayant culminé, on s’en souvient, sur l’envahissement du Capitole par une foule de partisans de Donald Trump, au même moment où le Congrès était réuni pour confirmer l’élection de Joe Biden, recommande, ce qui n’est pas une surprise, dans son rapport final, qui sera publié aujourd’hui dans son intégralité, des poursuites judiciaires contre l’ex-président, et néanmoins déjà candidat à la prochaine présidentielle. C’est la première fois dans l’histoire des Etats-Unis qu’un ancien président est déféré à la justice par le Congrès, ce qui ne veut pas dire qu’il est déjà dans la situation d’un inculpé, il s’en faut. Il est même peu probable que cela arrive vraiment, même si l’envie n’en manque pas aux démocrates, qui depuis deux ans qu’ils sont revenus au pouvoir n’arrêtent pas de consulter les augures pour savoir s’ils ont raison de vouloir faire un procès à Trump, ou si le ciel n’attend d’eux que cette audace pour leur tomber sur la tête. Trump a en tout cas déjà ramené cette recommandation à leur volonté constante de l’empêcher de se représenter en 2024, et d’être réélu surtout.

La commission parlementaire en question a été mise sur pied par la Chambre des représentants, passée maintenant sous le contrôle des républicains. Ceux-ci l’enterreront dès le début de l’année prochaine, quand la nouvelle Chambre aura été installée. Elle était composée de neuf membres, dont sept démocrates, et deux républicains anti-Trump radicaux, déjà mis à l’index dans leur propre camp. Il se trouve que la Justice est libre dans ces décisions ; elle peut aussi bien tenir compte des conclusions de la commission que les ignorer. Elle n’a d’ailleurs pas attendu la fin de ses travaux pour charger un procureur de l’examen du cas Trump, et voir notamment s’il y a suffisamment de charges contre lui pour l’envoyer devant un tribunal avec l’assurance d’obtenir sa condamnation. Le département de la Justice est non moins désireux que la commission parlementaire de faire juger Trump. Il semble qu’il y ait suffisamment de preuves pour des poursuites au pénal contre lui. Le problème est ailleurs, il est dans Trump, ou plutôt dans sa position de chef de l’opposition. Aux Etats-Unis la polarisation politique est déjà à son comble, non pas d’hier d’ailleurs mais de plusieurs années déjà. Faire un procès à Trump, de fait chef de l’opposition et candidat à la prochaine présidentielle, pourrait être la dernière goutte qui ferait déborder le vase. Les républicains sont déjà déterminés à le défendre contre une attaque de ce genre. Même ceux qui dans son propre camp ne l’aiment pas, et ne demanderaient pas mieux que de s’en débarrasser, par ce moyen ou par un autre, seraient obligés de se ranger derrière de lui si les démocrates se décidaient à lui intenter un procès. Le pays se trouverait plus près que jamais du basculement dans la guerre civile. Et cette fois-ci non plus dans une guerre civile à blanc, qui elle se déroule depuis maintenant des années, mais dans une qui serait véritable, avec de la violence et des morts dans un pays divisé en deux, comme cela est déjà arrivé par le passé. Ceux qui sont au pouvoir aujourd’hui le savent si bien qu’ils ne font pas un pas de plus vers l’inculpation de Trump sans avoir pris beaucoup de temps à tâter le terrain, pour être certains qu’il ne va se dérober sous leurs pieds.

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