Conséquence directe de semaines de relâchement, la hausse des cas de contamination au coronavirus en Algérie se confirme et devient de plus en plus inquiétante. La barre des 500 cas redoutée est atteinte. Ni les cris de détresse des médecins ni la saturation des services Covid au niveau des hôpitaux ne semblent convaincre la population ni à se protéger ni à se faire vacciner.
Par Louisa Ait Ramdane
Le pays connaît une saison estivale marquée par l’augmentation alarmante des cas de Covid-19 et du variant. Depuis plusieurs jours en effet, les cas de contamination sont en recrudescence. Cet état de fait reflète le comportement laxiste de la population qui ne répond pas aux mesures de prévention et celui des pouvoirs publics qui n’appliquent pas des mesures sévères pour protéger le citoyen.
Les nombreuses mises en garde et alertes des spécialistes et des médecins quant à la propagation du virus et de ses variants, ne semble pas avoir d’écho de la part de la population qui continue à faire fi des mesures barrières, notamment le port de la bavette et la distanciation physique qui n’est pas observée un peu partout, dans la rue, dans les bus, dans les trains et dans les lieux publics, dans les magasins et cafétérias, dans les administrations, plages, cimetières.… Même des fêtes (mariages, fiançailles, circoncision,..), alors qu’elles sont interdites, sont organisées au vu et au su de tous. Les gens semblent oublier la gravité de la pandémie, notamment avec les variants du virus qui se propage rapidement et touche de plus en plus une population très jeune. Auparavant, l’arrivée des vaccins et la baisse relative des cas de contaminations semblaient créer un sentiment rassurant chez la population. Ce relâchement total est dû à l’absence de l’application des mesures restrictives par les forces de l’ordre ainsi que leur manque de réactivité par rapport à ces comportements. Ils ne réagissent plus par des contraventions comme cela se faisait avec la rigueur, depuis le début de la pandémie. S’ajoute à cela, l’absence du contrôle et le laxisme des pouvoirs publics qui tardent à sévir avant que la situation se dégrade et échappe au contrôle.
Cette nouvelle hausse de contaminations se répercute sur les moyens de prise en charge des malades. Les unités de d’hospitalisation et de réanimation dégagées pour la circonstance affichent complet dans des CHU.
L’inquiétude donc s’installe et la pression sur les hôpitaux augmente, notamment dans la capitale où le variant indien est le plus répandu. Aussi bien les lits d’hospitalisation que ceux de réanimation des hôpitaux sont saturés et le corps médical qui est aux premières lignes de la lutte contre la pandémie est dépassé et épuisé. Certains professionnels de santé estiment que les chiffres officiels sont bien en deçà de la réalité vécue sur le terrain.
L’alerte est déjà donnée pour faire face à la troisième vague du virus. Les chefs de service sont instruit de cesser toute activité de soins et de formation et de prendre les dispositions essentielles en vue de mobiliser le personnel soignant nécessaire et les lits exclusivement à l’hospitalisation et à la prise en charge des malades atteints de Covid-19.
En l’absence de la communication officielle de la part de premier secteur concerné, beaucoup de citoyens sont réticents à la campagne de vaccination, alors que pays est confronté actuellement à une troisième vague du virus. Le vaccin est d’autant plus conseillé aux personnes âgées, dont l’immunité est au plus bas. Les spécialistes rassurent que le vaccin, même s’il ne protège pas du virus, va grandement aider les personnes vaccinées à éviter les complications. En attendant une prise de conscience et une responsabilité individuelle et collective, l’Algérie continu à déplorer chaque jour plusieurs morts.
La situation sanitaire en Algérie ne risque pas de s’améliorer si les citoyens ne se conforment pas aux mesures préventives et si l’Etat n’accélère pas sa lutte contre le virus.
L. A. R.