Les contaminations au coronavirus enregistrent une forte hausse et risquent d’augmenter encore davantage dans les tout prochains jours. Les appréhensions des spécialistes sont
en passe de se concrétiser, favorisées par un faible taux de vaccination et un laisser-aller général de la part des citoyens.
Par Aomar Fekrache
Avant-hier, le nombre de nouveaux cas confirmés s’est approché dangereusement des 400 contaminations. Le décompte quotidien du ministère de la Santé a fait état de 375 cas et 9 décès. Des chiffres indicateurs d’une inéluctable entrée du pays dans une quatrième vague aux conséquences incertaines. Et pour cause, le corps médical est censé faire face au variant Delta, mais aussi Omicron qui ne cesse de se propager à travers le monde. En Algérie, un 2e cas vient d’être détecté par l’Institut Pasteur d’Algérie (IPA) sur un ressortissant de retour d’un séjour en Afrique du Sud. Bien que la situation est alarmante à plus d’un titre, les mesures de lutte contre l’épidémie ne sont toujours pas renforcées et les autorités publiques ne jugent toujours pas utile de sévir pour que les règles sanitaires soient respectées. De par le monde, en cette période de fêtes du nouvel an, des mesures draconiennes ont été prises. L’on parle de 4 500 vols annulés par les compagnies aériennes, tandis que des milliers d’autres étaient retardés le week-end de Noël, face au variant Omicron. Dans plusieurs pays, le port du masque et la distanciation physique sont à nouveau obligatoires pour tenter de circonscrire la propagation du nouveau mutant. En Algérie, les autorités publiques affirment avoir pris les devants pour faire face à une nouvelle crise, grâce aux stocks d’oxygène disponible et l’expérience acquise par les staffs médicaux dans la prise en charge des malades. Il n’empêche que sans une adhésion des citoyens, la situation risque de s’avérer hors de contrôle à tout moment. En fait, bien que les spécialistes assurent que Omicron est beaucoup moins virulent que le variant Delta, l’on ne peut être sûr de rien en raison des mutations déroutantes de ce virus qui continue de tuer et d’impacter la reprise économique à travers le monde. L’Algérie, elle, demeure loin de l’immunité collective et reste ainsi vulnérable face à la pandémie. Bien que les vaccins sont disponibles en nombre suffisant, Il n’en demeure pas moins qu’en cas d’urgence l’on ne pourra pas vacciner tous les réfractaires et parvenir ainsi à protéger les millions de citoyens ayant boudé les centres de vaccin. Si les spécialistes n’écartent pas de voir Omicron se propager mais avec moins de complication, ils sont nombreux à appeler à se concentrer sur le Delta qui demeure plus menaçant. Il y a quelques jours, Pr Kamel Sanhadji, président de l’Agence nationale de la sécurité sanitaire (ANSS), avait déclaré que la lutte doit être concentrée «en priorité» sur le variant Delta, dont l’évolution et les dégâts sont connus, et qui risque d’avoir une «forte» propagation. Pour sa part, le directeur général de l’Institut Pasteur d’Algérie, Faouzi Derrar, a indiqué que compte tenu de la baisse du taux de protection 6 mois après un schéma vaccinal complet (deux doses), «la personne vaccinée nécessite une troisième dose pour une meilleure protection contre le nouveau variant», en attendant de «savoir s’il est nécessaire de recevoir d’autres doses, selon les dernières approches, pour endiguer définitivement cette pandémie». Le ministère de la Santé ne cesse de rappeler que «la situation épidémiologique actuelle exige de tout citoyen vigilance et respect des règles d’hygiène et de distanciation physique», tout en insistant sur «le respect du port du masque». Hélas, un message qui semble souvent tomber dans l’oreille d’un sourd.
A. F.