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jeudi 23 mars 2023

Les conclusions de Hersh, Biden et Trump

Est-ce vraiment un hasard si c’est à l’approche du 24 février, premier anniversaire du déclenchement de la guerre en Ukraine, que l’affaire du sabotage de Nord Stream, qui pour sa part est nettement plus récente, ayant éclaté le 27 septembre 2022, est revenue au premier plan avec la publication de l’enquête de Seymour Hersh, dont on peut dire sans risque de se tromper qu’elle l’éclaire de part en part ? Pour autant qu’elle ait constitué un mystère, celui-ci n’en est plus un désormais. Les Américains ont fait sauter les deux gazoducs exactement comme leur président avait dit qu’il ferait la veille de l’invasion russe de l’Ukraine, répondant alors à une question de journaliste dont on se demande avec le recul si elle n’était pas convenue. D’une certaine façon, donc, ils n’avaient pas attaqué en traître. Ils s’étaient juste gardés de dire aux Russes à quel moment ils joindraient l’acte à la parole, et comment ils comptaient s’y prendre. Pour tout le reste, c’est-à-dire en somme pour l’essentiel, les Russes avaient été pour ainsi dire mis au courant. Cette connaissance, il est vrai, ne leur avait servi à rien. C’est qu’ils ne pouvaient pas déplacer les Nord Stream, les mettre en lieu sûr. Ils pouvaient juste attendre que les Américains les sabotent, puis mesurer les dégâts, pour s’aviser s’ils peuvent ou non encore servir.

Par chance, il se trouve que sur les quatre tuyaux formant les deux gazoducs, un est sorti indemne. Il pourrait acheminer du gaz si les Allemands en voulaient encore. Au moment où les gazoducs avaient été attaqués, ils se trouvaient à l’arrêt, les Européens ayant décidé auparavant un embargo sur le gaz russe, ainsi que le leur demandaient les Américains. Dans tout l’Occident, un seul politique avait attiré l’attention sur ce qu’il y avait de dangereux dans cet acte de sabotage pour la paix dans le monde, lequel pour lui en tout cas était signé. C’est Donald Trump, qui lui n’avait pas besoin des conclusions de Hersh pour avoir une idée du coupable. Pourtant Trump n’était pas mécontent de ce que les événements aient fini par lui donner raison quant au peu de confiance que les Allemands et d’autres Européens auraient dû avoir dans le gaz russe. Ne vous-ai-je pas averti, et cela bien à l’avance, qu’il ne fallait pas préférer le gaz russe au gaz américain, sous le fallacieux prétexte que le premier était meilleur marché tout en étant conventionnel, et à ce titre meilleur pour le climat ? Hé oui, il se présente des situations dans la vie où il est plus sûr d’acheter plus cher et plus polluant ! Constatez-le par vous-mêmes : vous achetez du gaz de schiste américain à un prix nettement plus élevé qu’il n’est vendu en Amérique, et vous en redemandez sur-le-champ de peur qu’il n’en manque l’instant d’après. Le gaz russe est toujours disponible pourtant, il peut même vous parvenir, soit par les pipelines ordinaires, soit par l’un des quatre de Nord Stream miraculeusement épargné par l’attaque du 26 septembre 2022. Vous n’avez qu’à en demander. Mais vous n’en ferez rien, maintenant qu’il y a la guerre, et que l’impératif est de la gagner. Trump s’était montré content suite au sabotage d’avoir donné de bons conseils aux Européens, qui ne l’avaient pas écouté, préférant plutôt en rire, certains qu’ils étaient alors que le gaz russe coulerait toujours à flots, qu’il ne leur en manquerait jamais. Mais aurait-il lui aussi donné l’ordre de saboter les Nord Stream s’il s’était trouvé à la place de Joe Biden ? Aussi étrange que cela paraisse, il se trouve que Trump a répondu à cette question, ayant déjà en effet affirmé que lui président la guerre n’aurait pas éclaté.

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