Après l’annonce faite de « boycotter toutes les audiences qui se tiendront cette semaine à la Cour d’Alger et dans l’ensemble des instances judiciaires qui y relèvent», des dizaines d’avocats inscrits au Conseil de l’ordre les avocats d’Alger ont observé hier matin un sit-in à l’intérieur de l’enceinte de la Cour d’Alger, ex-Ruisseau pour dénoncer « l’humiliation subie par le bâtonnier de barreau d’Alger, Abdelmadjid Sellini qui jeudi dernier a été victime d’un malaise alors qu’il plaidait dans l’affaire Sovac» .
Par Lynda Naili
Quelques heures plus tard, au terme d’une réunion qui aura regroupé les membres du Conseil de l’Ordre des avocats, Amine Sidhoum, avocat au barreau d’Alger et membre dudit Conseil, dans une déclaration à la presse maintiendra l’appel annoncé la veille pour la paralysie des activités judiciaires au niveau de la Cour d’Alger, et annoncera la tenue d’un deuxième sit-in qui se tiendra aujourd’hui, 9h30 devant la Cour d’Alger. Ajoutant à ce propos, il affirmera que ses pairs continueront à observer ces actions de protestations jusqu’à ce que « les choses changent ». Visiblement en colère, les robes noires, qui après avoir entonné en chœur l’hymne nationale, ont scandé plusieurs mots d’ordre contre le ministre de la Justice pour lequel elles demandent son « départ ». « Halte à la justice des instructions ! », ont-ils crié. Ainsi, interpelant le président de l’Union nationale des ordres des avocats (UNOA), le bâtonnier Ahmed Saï, les avocats protestataires, outre de réitérer leur décision de gel des audiences et plaidoiries au niveau de la Cour d’Alger durant une semaine, en l’occurrence d’aujourd’hui
27 septembre jusqu’au 4 octobre prochain, ont menacé de déposer « une plainte pénale pour humiliation, abus de pouvoir, abus de droit », et affirment « refuser de poursuivre les plaidoiries dans ces conditions et de cette façon inédite, vu l’état de santé du bâtonnier, après le report des plaidoiries concernant cette affaire ». « Une lettre sera rédigée pour dénoncer les atteintes dangereuses au droit de la défense, et particulièrement contre les actions du président de la première chambre pénale de la Cour d’Alger vis-à-vis du bâtonnier d’Alger », ont-ils prévenu. La colère des robes intervient en solidarité avec Me Abdelmadjid Sellini, membre du collectif d’avocats de Mourad Oulmi, qui victime d’un malaise a du interrompre jeudi dernier sa plaidoirie lors du procès en appel de l’homme d’affaire et président du groupe SOVAC, Mourad Oulmi pour le montage et l’importation de véhicules, avant d’être transféré en urgence dans une ambulance de la Protection civile vers l’hôpital Nafissa-Hamoud (ex Parnet). Ce qui fera que le juge près la Cour d’Alger a décidé de lever la séance. Laquelle séance a repris hier matin mais les avocats ont « refusé de poursuivre les plaidoiries dans ces conditions et de cette façon inédite, vu l’état de santé du bâtonnier », et pour laquelle la Cour d’Alger a fait savoir que le verdict final sera prononcé le 30 de ce mois. De plus, outre, une réunion décidée pour hier, les robes noires d’Alger ont également convenu de ce rassemblement de protestation devant la Cour d’Alger en soutien au bâtonnier Abdelmadjid Sellini. Ce dernier, à l’ouverture du procès en appel de l’homme d’affaires, Mourad Oulmi à la Cour d’Alger, a formulé une demande de report pour laquelle la Cour signifiera une fin de non recevoir. Chose qui a déclenché une altercation verbale entre lui et le juge en charge du procès en appel de l’affaire de montage automobile.
Lynda Naili