Le délai de dépôt des dossiers de candidatures aux législatives du 12 juin ayant expiré il y a quelques jours, la prochaine phase est la finalisation de l’examen des dossiers des candidats, dernière étape avant le coup d’envoi officiel de la campagne électorale. Parmi les conditions d’acceptation des dossiers de candidatures fixées par l’article 200 de la nouvelle loi électorale est que le candidat ne doit pas être «connu de manière notoire pour avoir eu des liens avec l’argent douteux et les milieux de l’affairisme et pour son influence directe ou indirecte sur le libre choix des électeurs ainsi que sur le bon déroulement des opérations électorales». Mais aussi, «ne pas avoir fait l’objet d’une condamnation définitive à une peine privative de liberté pour crimes ou délits et non réhabilité, à l’exception des délits involontaires». A cet effet, des dizaines hommes d’affaires candidats qui convoitent les 407 sièges de l’Assemblée populaire nationale ont vu leurs dossiers rejetés en raison de la corruption, de l’évasion fiscale et des prêts bancaires impayés. Dans ce sens, la présidente de la Confédération générale des entreprises algériennes (Cgea), Saida Neghza, a affirmé que la loi doit être appliquée à la lettre en ce qui concerne la candidature des hommes d’affaires aux prochaines élections législatives. L’article 200 de la nouvelle loi électorale a évincé beaucoup de candidats impliqués dans des affaires de corruption qui avaient l’intention de rejoindre l’hémicycle de Zighout Youcef afin de former un nouveau lobby avec un seul objectif, celui de protéger les intérêts financiers de l’ancienne «Issaba», a estimé Mme Neghza dans une déclaration à un journal arabophone. La présidente de la Cgea a expliqué que la décision de se présenter aux législatives de la part des hommes d’affaires est un droit légal qui est garanti par la Constitution, mais, poursuit-elle, «cette dernière doit être faite d’une manière transparente, loin de tous les excès exercés du temps de l’ancien régime. Le moins que l’on pourrait penser et que cela induirait la formation d’une Issaba dans l’enceinte du Parlement qui profiterait de tous les avantages accordés aux députés». Selon elle, «un certain nombre d’hommes d’affaires de l’ancien régime veulent briguer un siège parlementaire afin de redorer leur blason, obtenir l’immunité parlementaire et par là même, former un bloc à l’intérieur du corps législatif dans le but de défendre leurs intérêts. Alors qu’en réalité, la plupart d’entre eux ont été exclus des listes en raison de leur implication dans des affaires judiciaires». «Au sein de l’organisation que je préside, deux éléments ont exprimé leur désir de se présenter. Finalement, ils ont renoncé, préférant s’éloigner de la politique et rester dans leur domaine de prédilection», a-t-elle ajouté, considérant que tout un chacun a légitimement le droit d’embrasser une carrière politique, même les hommes d’affaires. Seulement, estime-t-elle, «il faut avant même d’y songer être au-dessus de tout soupçon. En somme, être un homme d’affaires intègre n’ayant jamais eu affaire à la justice».
Meriem Benchaouia