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jeudi 28 mars 2024

Législatives anticipées, rentrée sclolaire, coupure Internet et affaire Drareni, thèmes abordés face à la presse…: Les clarifications de Abdelmadjid Tebboune

Le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, a affirmé qu’il serait «intransigeant» par rapport au problème de coupures d’Internet qu’a connues récemment le pays, précisant que «l’Algérie se dirige vers l’économie numérique et ne saurait aller de l’avant sans un débit efficient».

Par Meriem Benchaouia


S’exprimant lors de sa rencontre dimanche soir avec le directeur du quotidien «Le Soir d’Algérie», Nacer Belhadjoudja et le rédacteur en chef d’«El Khabar», Mohamed Baghali, le président de la République a indiqué qu’«il est des problèmes que nous devons contrer, c’est là notre responsabilité. Je savais que la tâche n’était pas facile, mais les problèmes seront résolus progressivement». «Nous avons régressé dans plusieurs domaines et le problème de débit d’Internet est scandaleux», a-t-il martelé, précisant que «le pays qui se dirige vers l’économie numérique, le e-commerce et le e-paiement ne saurait avancer à pas sûrs sans un débit Internet fort et efficient». Il a promis, dans ce cadre, d’être «intransigeant» vis-à-vis de tels phénomènes, appelant à la nécessité de solutionner le problème de coupures d’Internet, notamment au niveau des bureaux de poste et autres structures publiques fréquentées par les citoyens. Par ailleurs, il a annoncé la révision prochaine de la loi sur la Monnaie et le Crédit 90-10 et l’engagement d’une réflexion sur la création de mécanismes pour couvrir les risques de change encourus par les opérateurs économiques en raison de la dépréciation de la monnaie nationale. Il a déclaré que toutes les lois régissant les secteurs économiques doivent être révisées, citant particulièrement la révision de la loi sur la Monnaie et le Crédit. Répondant à une question liée à la dévaluation de la monnaie nationale par rapport aux principales devises étrangères et aux pertes de change qui en résultent pour les opérateurs économiques, il a affirmé qu’il est «inconcevable que l’investisseur perde à cause du change. Il faut chercher des mécanismes pour trouver une solution à la dépréciation de la monnaie». Il a d’ailleurs saisi cette occasion pour annoncer la nomination de Rosthom Fadhli, qui assurait jusqu’à présent le poste de vice-gouverneur de la Banque centrale, en qualité de nouveau gouverneur de la Banque d’Algérie.

Le chef de l’Etat annonce des législatives anticipées
Abdelmadjid Tebboune a annoncé des élections législatives anticipées à la suite du référendum sur la nouvelle Constitution prévu le 1er novembre. Selon lui, la Commission nationale chargée de l’élaboration du projet de révision de la loi organique portant régime électoral avait «un premier délai de deux mois et demi» pour soumettre son travail, exprimant son souhait de voir naître de nouvelles institutions élues avant la fin de l’année. «Je souhaiterais que les citoyens plébiscitent le projet de révision constitutionnelle, pour qu’on puisse passer directement à la révision de la loi portant régime électoral, laquelle sera soumise au Parlement pour donner naissance, si possible, à de nouvelles institutions élues avant la fin de l’année», a déclaré le président de la République lors de son entrevue avec des responsables de médias nationaux. Pour lui, «l’intérêt suprême du peuple et du pays doit primer, pour le reste, c’est une question d’adaptation». «Sortir avec des institutions élues qui manquent de crédibilité, après tout ce qui a été fait jusqu’à présent, c’est comme si que nous n’avions rien fait», a-t-il soutenu. Evoquant les changements les plus importants que consacrera la nouvelle Constitution soumise à référendum le 1er novembre 2020, le président de la République a affirmé que la représentation sera «réelle à travers cette Constitution qui offrira de larges prérogatives aux élus». L’occasion était pour lui de rappeler les «scandales» mis à nu par les procès en cours, précisant, toutefois, que cette situation «ne veut pas dire qu’il n’y a pas eu de personnes élues de manière régulière, sauf que leurs voix n’étaient pas assez fortes au sein des instances élues face aux corrompus ayant succombé à la tentation de l’argent sale».

La décision d’ouverture des écoles sera prise en concertation avec les spécialistes
Le Président a affirmé qu’il ne prendra pas seul la décision d’ouvrir les écoles, au titre de l’année scolaire 2020-2021, mais en concertation avec le Comité scientifique et les médecins. «Je ne prendrai pas seul la décision d’ouvrir les écoles, et cette décision ne sera pas autoritaire mais prise de concert avec les médecins algériens et le Comité scientifique national qui assumera ses responsabilités», a-t-il indiqué. Dans le même contexte, le président de la République a cité le cas de pays européens «qui ont ouvert les classes et repris les cours, mais qui ont été contraints de refermer les écoles après avoir constaté que les enfants étaient exposés, eux aussi, à la contamination au coronavirus», s’interrogeant par là même «si l’objectif est d’appliquer le programme d’enseignement ou de protéger le citoyen». Concernant la rentrée universitaire, il a indiqué que l’Université aura la «liberté» pour en fixer la date, relevant qu’il «n’y aura pas un jour unifié pour la rentrée universitaire qui se fera en fonction de l’organisation et du planning de chaque établissement».

«La cause palestinienne est sacrée pour le peuple algérien»
Au plan international, le président de la République, a réitéré la position «constante» de l’Algérie vis-à-vis de la cause palestinienne, qui est «sacrée pour nous et pour l’ensemble du peuple algérien», déplorant, dans ce sens, «l’empressement pour la normalisation (avec l’entité sioniste) à laquelle nous ne prendrons jamais part». Pour ce qui est de la Libye, le Président a renouvelé la position de l’Algérie en faveur d’une solution durable, émanant de la légitimité populaire électorale sous l’égide des Nations unies, soulignant que «cette question nous concerne aussi et nous sommes un pays voisin qui partage avec la Libye de longues frontières. Nous imposerons notre avis et il n’y aura aucune solution sans notre participation». Il a assuré, par ailleurs, que l’Algérie suivait de près la situation au Mali avec lequel elle est en contact permanent, exprimant son souhait de voir «la période de transition réduite au minimum, outre une personnalité civile à la tête de l’Etat pour que nous puissions contribuer au règlement de la crise dans ce pays». A ce propos, il a affirmé que «l’Algérie n’a pas eu de discussions ni de concertations avec aucune partie internationale de l’extérieur concernant cette question», ajoutant que «90 % de la solution malienne est algérienne…». Par ailleurs, M. Tebboune, a souligné que l’Algérie «n’a aucun problème avec le Maroc frère», précisant que la cause du «Sahara occidental est une question de décolonisation exposée au niveau de l’ONU».

Liberté de la presse et affaire Khaled Drareni
Le chef de l’Etat a, enfin, évoqué la liberté de la presse en Algérie, soulignant que cette dernière était libre et qu’aucune restriction ne lui était imposée. Il a cependant précisé que la liberté d’expression avait des «limites» et qu’il existait des lois applicables à tout un chacun. Interrogé au sujet de Khaled Drareni, condamné récemment à deux ans de prison, il a expliqué qu’on «ne pouvait trancher de
l’inexistence de la liberté d’expression dans un pays en raison d’une personne impliquée dans une affaire n’ayant aucune relation avec la presse». Il a révélé, dans ce sens, qu’il n’existe aucun document prouvant la relation de Drareni avec la chaîne de télévision avec laquelle il prétend travailler.

Accord d’association avec l’UE : l’Algérie cherche à «préserver ses intérêts»
L’Algérie ne renoncera pas à l’accord d’association avec l’Union européenne (UE), mais procèdera à une révision du calendrier relatif au démantèlement tarifaire en fonction de ses intérêts économiques, a affirmé le Président. Il a déclaré : «Nous ne pouvons pas renoncer à l’accord d’association avec l’UE (…) L’Union européenne étant un partenaire auquel nous nous attachons». Il a insisté, toutefois, sur l’attachement de l’Algérie à ses intérêts économiques et ses efforts pour construire une économie indépendante de la rente. Après s’être interrogé sur le véritable taux de respect des accords avec l’UE, il a souligné que cet accord ne repose pas uniquement sur le démantèlement tarifaire qui doit se faire progressivement. «Nous allons revoir le calendrier (démantèlement) et ils (UE) sont d’accord concernant cette révision à laquelle s’attellent des économistes», a-t-il assuré. «Nous sommes en principe des partenaires de l’UE mais pas au détriment de notre économie», a-t-il ajouté.
M. B.

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