Le taxi, le cinéma et moi, du réalisateur burkinabè Salam Zampaligré, a reçu la semaine dernière le prix du film documentaire au 12e Festival du cinéma africain à Louxor, en Égypte. Ce film sera projeté au Panorama du Festival du Fespaco, à Ouagadougou, qui aura lieu à partir du 24 février.
«Le taxi, le cinéma et moi» retrace le parcours du cinéaste Drissa Touré, autodidacte qui était à l’origine chauffeur de taxi, ainsi que sa rencontre avec le réalisateur Ousmane Sembène qui a changé sa vie. Avec ce documentaire, Salam Zampaligré veut attirer l’attention sur la piètre situation du cinéma aujourd’hui.
Interrogé sur les raisons de penser à un tel sujet, le burkinabé Salam Zampaligré a déclaré que «le déclic est venu après avoir vu un reportage où j’ai vu le cinéaste Drissa Touré vivre dans le dénuement le plus total et dans une grande précarité. Du coup, en tant que jeune cinéaste sorti de l’école de cinéma, j’avais aussi cette crainte et j’ai alors voulu, à travers le portrait de cet homme qui n’a pas fait d’études, poser cette thématique de la précarité des artistes et des cinéastes. J’espère que cela suscitera d’énormes questions sur l’avenir du cinéma africain parce que le film est aussi un hommage à ce cinéma». Salam Zampaligré a précisé, dans ce sens, que faire faire du cinéma en Afrique et particulièrement au Burkina Faso est un véritable parcours du combattant. «Je pense que notre combat aujourd’hui consiste à sensibiliser le pouvoir politique afin qu’on ait des fonds dédiés au cinéma».
A. C.