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mardi 16 avril 2024

Le scénario idéal pour les Russes

Déjà avant le 24 février dernier, on savait ce que voulait Kiev : se dérober aux accords de Minsk et reprendre la Crimée à la Russie. Aujourd’hui aussi on sait ce qu’il veut : libérer la Crimée, mais désormais également le Donbass, Zapporijjia et Kherson. En revanche, on ne sait pas quelles sont les intentions de Moscou, s’il compte en rester là ou prendre d’autres régions, dont Odessa, ou Kharkiv, ou même Kiev, à nouveau. Pour l’heure, il semble surtout occuper à repousser la contre-offensive ukrainienne, et à défendre la centrale nucléaire de Zapporijjia, que les Ukrainiens font mine de vouloir reprendre d’assaut. Mais comme tout indique que leur contre-offensive est vouée à l’échec, dans la mesure où elle n’a pas d’ores et déjà tourné court, on peut supposer que les Russes ne vont pas en rester là, mais bientôt se remettre en mouvement. Cela, de toute façon, on ne tardera pas à le savoir. Quelques jours suffiront pour nous apporter tous les éclaircissements souhaitables. On n’en saura pas plus long pour autant sur les véritables buts de guerre des Russes, s’il s’agit pour eux de se contenter de ce qu’ils ont pris déjà, ou si pour eux aussi l’appétit vient en mangeant.

Ce qu’on sait avec certitude, c’est que dans tous les cas de figure, ils ne restitueront pas la Crimée, annexée depuis maintenant des années. Le scénario idéal pour eux, ce serait que le pouvoir représenté par Volodymyr Zelensky tombe et qu’il soit remplacé par un autre, disposé quant à lui à négocier avec eux. Pour peu qu’on y pense, ce scénario n’arrangerait pas qu’eux, mais d’abord tout ce que l’Ukraine compte de pro-russes, tout de même des millions, et tout ceux qui en Europe sont d’avis qu’avoir de bonnes relations avec la Russie est primordial, pour la paix aussi bien que pour l’économie, sur le continent et même dans le monde. Un coup d’Etat en Ukraine mettrait fin à la menace de guerre nucléaire pesant à la fois sur l’Europe et sur le monde. La guerre en Ukraine n’est pas une guerre comme une autre, c’est déjà une guerre mondiale, les uns la menant par eux-mêmes, avec leurs propres soldats, les Russes et les Ukrainiens, et les autres par procuration, c’est-à-dire avec le sang des autres, celui des Ukrainiens. Un conflit de cette nature ne peut pas rester indéfiniment confiné dans un seul pays. Le pouvoir actuel ukrainien est le produit, il est vrai indirect, d’un coup d’Etat. Qu’il soit lui-même renversé par un coup d’Etat, ce ne serait que juste retour des choses. Si cela advenait maintenant, l’Europe n’aurait même à souffrir de l’hiver, à subir ses rigueurs, qu’elle ne pourrait pas éviter autrement, contrairement à ce que lui racontent ses dirigeants. Le froid et des faillites en cascade, sous le double effet d’une récession commencée et du décuplement du coût de l’énergie, appelés à empirer l’une comme l’autre. Les populations européennes l’accepteront-elles ? Peu probable. A moins de déclarer la guerre, ce qui de toute façon ne semble pas être dans les calculs de leurs dirigeants. Pas de guerre en effet sans sacrifices, du sang et des larmes. Mais des souffrances sans la guerre, est-ce normal, est-ce logique ? Le risque n’est pas négligeable que les peuples européens se révoltent. Or rien de tel si un coup d’Etat se produit à Kiev dès avant l’hiver. Qu’on songe aux souffrances économisées, aux vies épargnées. Et le spectre d’une guerre nucléaire qui se dissipe. Et l’économie qui repart. Mais qui n’en voudrait pas ?

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