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mardi 28 mars 2023

Le retour à l’accord de Vienne de moins en moins probable

Ce qui n’était jusque-là qu’une supposition est maintenant une certitude : nul accord n’est possible sur le retour à l’accord de Vienne sur le programme nucléaire iranien, en suspens depuis le retrait des Etats-Unis opéré sous Donald Trump en 2018, tout au moins d’ici la fin de cette année. Comme la nouvelle administration avait semblé désireuse par-dessus tout de se distinguer de l’administration Trump, l’idée avait tout naturellement prévalu que voilà une bonne occasion pour elle de montrer combien elle était différente en effet. Deux années plus tard, il n’en a rien été, ni sur ce plan ni sur d’autres, à part le changement de ton de Joe Biden vis-à-vis de l’Otan, qui lui effectivement n’est plus le même. D’ici la fin de cette année, c’est-à-dire plus précisément d’ici la tenue des élections de mi-mandat de début novembre, dont beaucoup va dépendre, et d’abord les deux années restant du mandat de Biden, il ne se passera rien dans ce dossier. Car de deux choses
l’une : ces élections sont remportées soit par les démocrates soit par leurs adversaires les républicains.

Si c’est par ces derniers, l’affaire est entendue : jamais il n’y aura de retour à l’accord en question, le chef des républicains au Sénat ayant catégoriquement repoussé pareille éventualité tout récemment, pour ceux qui auraient encore des doutes à ce sujet. La crainte des démocrates de perdre est si grande qu’ils ne feront rien qui soit frontalement opposé aux intentions des républicains. Ils feront plus tard ce que bon leur semblera, mais en attendant, il faut surtout éviter de perdre ces élections en raison de position sur des sujets ne revêtant pas un grand intérêt aux yeux des électeurs américains. Et si c’est par les démocrates, sans doute assistera-t-on à la reprise des négociations, qui pourront à nouveau traîner en longueur, bien qu’elles soient en principe dans leur phase finale. Toutefois, on sait maintenant que ni leur succès ni leur échec n’empêcheront Israël de tendre, non pas tant d’ailleurs vers la guerre avec l’Iran que vers la destruction sans plus des installations nucléaires iraniennes. S’attaquer à des centrales nucléaires, Israël sait y faire, s’y étant essayé par deux fois déjà, en Irak puis en Syrie. La difficulté dans ce cas précis, c’est qu’il n’y pas qu’une seule installation à détruire, mais plusieurs qui sont disséminées sur le territoire iranien, dont en sous-sol, pour lui compliquer la tâche davantage. Probablement pas une pierre de ces installations qui n’ait été posée de façon à ce qu’elle résiste à une attaque israélienne, dans l’idée que tôt ou tard celle-ci se produira. Israël à l’évidence aspire à la guerre contre l’Iran. Il la veut cette guerre, que l’Iran cherche ou non à se doter de l’arme nucléaire. Il y tend parce qu’il pense qu’elle fera de lui le protecteur des sunnites, de tous les sunnites, et partant de l’essentiel du monde arabe, son voisinage. Elle l’enracinera dans son environnement, lui apportant la légitimité, la normalisation de ses relations avec ses voisins. Il a d’ailleurs déjà fait pas mal de chemin dans cette voie. Une guerre avec l’Iran chiite et nucléaire, rien de mieux pour régler une bonne fois pour toutes le conflit israélo-arabe. C’est cela qui le fait courir. Tel est son véritable objectif. Par rapport à lui, le programme nucléaire iranien ne lui complique pas les choses, au contraire il les lui facilite. Seulement il faut la gagner cette guerre. Autrement, c’est son existence qui sera en question.

 

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