L’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés, (Opep+) a opté, hier, pour la baisse de la production de l’or noir. A l’occasion de la 32e réunion ministérielle, tenue par visioconférence, les principaux pays exportateurs ont décidé de baisser le niveau de production globale de pétrole de 100 000 barils par jour (b/j) pour octobre prochain, a annoncé Mohamed Arkab, ministre de l’Energie et des Mines. Ainsi, les 23 pays de l’Opep+ ont convenu de revenir au même niveau de baisse mensuelle de la production pétrolière, en août dernier, soit une baisse de 100 000 b/j comparé à septembre.
Par Massi Salami
En application de cette décision, la production pétrolière de l’Algérie s’établira à 1,055 Mb/j en octobre prochain, a indiqué le ministre de l’Energie et des Mines à la fin des travaux de cette réunion. Regroupant les 23 pays (13 pays de l’Opep et 10 pays non-Opep) signataires de la Déclaration de Coopération, cette réunion a été consacrée à l’examen de la situation du marché pétrolier international et à ses perspectives d’évolution à court terme. La réunion de l’Opep+ a été précédée par les travaux de la 44e réunion du Comité ministériel conjoint de suivi (JMMC).
Par cette décision, les pays formant l’alliance des pays exportateurs comptent éviter la chute continue des prix du baril, qui est passé sous la barre des 100 dollars, mais aussi œuvrer à ne pas subir les aléas d’un ralentissement économique, dans certains pays, notamment la Chine. Dans certains cercles, l’on évoque le risque de récession, ce qui motive l’Opep+ à baisser la production pour soutenir les prix. Après l’annonce de cette décision, les cours des deux références mondiales du brut prenaient plus de 3 %, à 96,40 dollars le baril de Brent de la mer du Nord et 89,80 dollars celui de WTI vers 14h50, ont rapporté des médias.
De nombreux observateurs ont souligné que les prix du pétrole depuis plusieurs mois étaient affectés par des perspectives économiques mondiales sombres. Les cours avaient accusé un interminable recul, loin de leurs sommets à des niveaux proches de 140 dollars le baril. D’ailleurs, cette baisse bien que symbolique, renseigne sur la détermination des membres de l’Opep+ à défendre leurs intérêts malgré les appels des pays importateurs d’ouvrir les vannes.
Par ailleurs, outre le pétrole, qui est au centre de grands enjeux, s’ajoute le gaz naturel qui capte l’intérêt notamment des pays occidentaux à l’approche de l’hiver. Hier, les prix du gaz naturel explosaient après l’annonce de l’arrêt complet du gazoduc Nord Stream 1. Dans la matinée, le contrat à terme du TTF néerlandais, référence du marché européen évoluait à 278,500 euros le mégawattheure (MWh), s’envolait de près de 30 %, soit sa plus forte hausse en une séance depuis les premiers jours de la crise en Ukraine.
Vendredi, le russe Gazprom a annoncé que le gazoduc Nord Stream, qui devait reprendre du service samedi après une maintenance, sera finalement «complètement» arrêté jusqu’à la réparation d’une turbine de ce pipeline vital pour l’approvisionnement des Européens. Dans un communiqué, Gazprom a indiqué avoir découvert des «fuites d’huile» dans la turbine, lors de cette opération de maintenance. Avec cette nouvelle fermeture du gazoduc, «la crise énergétique européenne est entrée dans une nouvelle phase critique», alertent des analystes. «Ce sont les craintes du pire scénario auquel les dirigeants européens s’étaient préparés», ont-ils commenté.
M. S.