Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui a accompli son devoir électoral dans le cadre des élections législatives, a affirmé qu’il respectait le choix des parties qui ont opté pour le boycott. «Ceux qui ont choisi le boycott, c’est leur droit, à condition qu’ils n’imposent pas leur décision aux autres, car tout le monde est libre dans ce pays, mais dans le respect de l’autre», dira-t-il.
Par Louisa Ait Ramdane
Dans ce contexte, le chef de l’Etat a évoqué l’un des principaux fondements de la démocratie qui veut que la majorité respecte la minorité, mais la décision demeure entre ses mains. Après avoir rappelé que «voter se veut un devoir national», le Président Tebboune a évoqué les prévisions concernant les résultats de ces échéances, indiquant à ce propos : «J’ai déjà déclaré que le taux de participation ne m’intéressait pas. Ce qui m’importe est que ceux qui sortiront de l’urne détiennent la légitimité populaire qui leur permettra, demain, d’exercer le pouvoir législatif». Il s’est déclaré optimiste quant à la participation populaire, s’appuyant sur les échos des journalistes qui couvrent le déroulement du scrutin à travers plusieurs wilayas du pays, lesquels font état d’une «affluence des jeunes et des femmes à ces échéances». A une question sur la composante du prochain gouvernement, le président de la République a affirmé que la Constitution a tranché à ce sujet, c’est-à-dire en cas de majorité parlementaire ou présidentielle, et dans les deux cas, «nous allons prendre une décision consacrant la véritable démocratie». Pour sa part, Mohamed Charfi, président de l’Autorité nationale indépendante des élections (Anie), a déclaré après avoir accompli son devoir électoral : «Le processus électoral se déroule normalement depuis le coup d’envoi. Aucun dépassement n’a été enregistré». En ce qui concerne la participation populaire à ce scrutin, le président de l’Anie a souligné que cette participation prend une courbe ascendante, ce qui dénote qu’elle conférera la légitimité au Parlement qui sera issu de ces élections, notant qu’il faut examiner avec soin les chiffres de la participation à ces élections.
Après avoir voté à Alger, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Ammar Belhimer, a souligné le rôle de l’électeur algérien qui, par le fait de voter, pose aujourd’hui la pierre angulaire pour l’édification de nouvelles institutions émanant de la Constitution de novembre 2020. Il a ajouté, à ce titre, que la loi fondamentale du pays s’appuie sur trois axes qui consistent en l’éloignement de l’argent de la politique avec la moralisation de l’acte politique, l’élaboration de programmes et le débat constructif ainsi que la réhabilitation de la place de la femme, des jeunes et des compétences au sein des nouvelles institutions. Le ministre a également déclaré que le prochain rendez-vous électoral, notamment le renouvellement des Assemblées populaires locales (APC et APW), sera une occasion pour consacrer les valeurs de la transparence et de l’intégrité, afin de faire barrage aux prédictions diaboliques des laboratoires du chaos destructeur.
Kamal Fenniche, président du Conseil constitutionnel, a déclaré que les résultats définitifs prendraient du temps pour être proclamés, en raison du nombre important de candidatures et de bulletins de vote à traiter. Après avoir accompli son devoir électoral à l’école primaire El Maamoun, dans la commune d’El Biar, Fenniche a appelé les citoyens à participer massivement au scrutin, étant l’unique voie pour garantir le changement escompté où la démocratie règne et les libertés fondamentales ainsi que les droits du citoyen et de l’Homme sont respectés. Pour ce qui est du rôle qui incombe au Conseil constitutionnel dans le cadre des législatives, Fenniche a précisé que la responsabilité consiste à veiller à la régularité et à la transparence de l’opération électorale, à annoncer les résultats définitifs du scrutin et à statuer sur les recours, indiquant que les réponses aux recours seront communiquées dans un délai ne dépassant pas dix jours. Les bureaux de vote, à l’échelle nationale, ont ouvert hier matin à huit heures, dans les strictes conditions sanitaires, notamment le port du masque, pour permettre à plus de 24 millions électeurs de choisir leurs représentants au sein de l’APN pour les cinq prochaines années.
Selon les images diffusées par la Télévision nationale, dans les wilayas notamment du Sud, les files d’attente dans les bureaux de vote sont plus importantes et les citoyens ont voté assez tôt en raison de la chaleur. Plusieurs hauts responsables, à l’instar de Salah Goudjil, président du Conseil de la nation, Abdelaziz Djerad, Premier ministre et le général de corps d’armée, Saïd Chanegriha, chef d’état-major de l’ANP, le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum et le porte-parole du gouvernement, ministre de la Communication, Ammar Belhimer, ont accompli leur devoir électoral.
L. A. R.