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samedi 20 avril 2024

Le premier responsable du secteur annonce un ambitieux projet de relance / Ferroukhi : le secteur de la Pêche peine à assurer l’approvisionnement des poissonniers

Le secteur de la Pêche peine à assurer aux poissonniers un approvisionnement régulier et en quantité. Pour augmenter la production nationale en produits de mer, le premier responsable du secteur annonce un ambitieux projet de relance, s’étalant de 2021 à 2024.Le ministre de la Pêche et de l’Aquaculture, Sidi Ahmed Ferroukhi, a révélé, hier, lors de son passage sur les ondes de la Radio nationale, la stratégie de son secteur s’étalant de 2021 à 2024 et visant, selon lui, l’augmentation de la production nationale en produits de mer dont les prises n’ont cessé de stagner aux environs des 100 000 tonnes annuellement.
A cet effet, il évoque un ambitieux projet de relance de ce secteur, basé sur plusieurs étapes. Ce projet, explique le ministre, «devrait, outre la construction des habituels sardiniers, permettre d’asseoir les bases d’une industrie navale moderne, spécialisée dans celle des gros navires destinés à la pêche océanique, mais également des remorqueurs, des barges et une panoplie d’équipements d’appoint». Le ministre mise pour ce chantier sur plusieurs entreprises qui seront entièrement impliquées et accompagnées par des entreprises privées, expliquant que celles-ci sont de l’ordre de 300 entreprises retenues. «Ces entreprises bénéficieront de formations solides dans les différentes disciplines intégrées dans les processus de construction, de réparation et de maintenance navales», explique le ministre. Ainsi, trois centres ont déjà été retenus pour dispenser de solides formations. Il annonce également plusieurs segments de ce secteur dont l’investissement dans la ressource humaine, outre «le développement de nouvelles flottilles en vue d’exploiter de nouveaux espaces de pêche en Méditerranée et dans l’Atlantique». Et d’ajouter que certains de ces segments pourront voir le jour avant 2024, alors que d’autres, telle la construction de gros navires, pourraient demander plus de temps, soutenant que l’important étant de démarrer maintenant, en s’investissant tout particulièrement dans la ressource humaine. Alors qu’il existe une quarantaine de chantiers maritimes de différentes dimensions, souvent sous-équipés et une flottille vieillissante, le secteur de la Pêche peine à assurer aux poissonniers un approvisionnement régulier et en quantité. Cependant, le ministre ne voit pas l’utilité de développer de nouvelles flottilles pour exploiter de nouveaux espaces de pêche en Méditerranée et dans l’Atlantique. Il estime plutôt «indispensable de réhabiliter et de moderniser celle toujours en activité». Selon Ferroukhi, l’Algérie connaît un déficit en matière de poisson se situant entre 30 000 à 37 000 tonnes chaque année, en raison, explique-t-il, des limites dues à la surexploitation du milieu. Il met en avant les espoirs portés sur les productions tirées de l’aquaculture, à peine 8 000 tonnes réalisées en 2020 sur les 150 000 par an espérées au départ. Faisant part de plus de 200 projets aquacoles attendant d’être opérationnels, le ministre fait état d’une production qui devrait progressivement atteindre les 40 000 tonnes de poisson, à la fin de l’année 2024. «Ces projets sont en attente d’être opérationnels», dira le ministre.

Une partie du quota du thon rouge sera réservée au marché interne
Sid Ahmed Ferroukhi a également affirmé qu’une partie du quota annuel du thon rouge octroyé à l’Algérie sera réservée à l’approvisionnement du marché national, faisant état de démarches pour augmenter cette quantité en rapport avec les capacités de la flottille. M. Ferroukhi a assuré qu’à partir de la prochaine campagne, une partie du quota annuel du thon rouge octroyé à l’Algérie par la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (ICCAT) sera réservée à l’approvisionnement direct du marché national. Le quota algérien était écoulé entièrement sur le marché international, notamment au niveau du marché japonais, connu comme un des grands importateurs de ce poisson. La nouvelle stratégie du ministère consiste à consacrer une partie du thon pêché pour approvisionner directement le marché interne et plaider en parallèle auprès de l’ICCAT pour augmenter le quota de l’Algérie, établi actuellement à 1 650 tonnes, a précisé le ministre de la Pêche. L’augmentation du quota permettra à l’Algérie d’atteindre des parts en rapport avec les capacités de sa flottille actuelle composée de 23 thoniers, a ajouté M. Ferroukhi. Le ministre de la Pêche a fait savoir également que son département a évalué les trois dernières campagnes de pêche du thon rouge avec les professionnels pour tracer une nouvelle stratégie afin d’améliorer les prochaines campagnes de pêche de ce poisson. Il a insisté, à l’occasion, sur la nécessité de tirer profit de l’expérience acquise tout au long des années précédentes pour développer cette filière à travers la formation continue des professionnels, d’autant plus que la pêche de ce poisson nécessite, a-t-il signalé, «un savoir-faire et un respect rigoureux des règles de l’ICCAT». A propos de la flambée des prix des produits halieutiques sur le marché national, notamment celui de la sardine, le ministre a expliqué que la flambée des prix est perceptible habituellement durant la période hivernale où la pêche est «quasiment impossible en raison du mauvais temps». «La période hivernale est déficitaire en poissons et produits halieutiques et la production est nettement inférieure par rapport à la demande, ce qui explique d’ailleurs la hausse des prix», a-t-il souligné.
Louisa Ait Ramdane

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