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vendredi 19 avril 2024

Le Premier ministre répondant aux députés : L’Etat est «déterminé» à récupérer l’argent pillé

Le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, a réitéré, avant-hier, la volonté de l’Etat et sa détermination à récupérer l’argent pillé et détourné vers l’étranger.

Par Massi Salami

Répondant aux questions des député lors du débat du Plan d’Action du Gouvernement (PAG), le Premier ministre a fait état de «l’adoption d’une approche globale concernant ce dossier à travers la mise en place de mécanismes de coordination de haut niveau, outre le lancement d’une série de procédures avec les pays vers lesquels les fonds pillés ont été détournés».
Benabderrahmane a expliqué que cette approche passera par «l’activation des outils juridiques disponibles dans le cadre des accords internationaux bilatéraux et multilatéraux, notamment la Convention des Nations Unies contre la corruption».
Le Premier ministre a ajouté que «des mécanismes et des initiatives de coopération ont été activés dans le cadre d’organisations internationales spécialisées afin de suivre la traçabilité de ces biens, les localiser et échanger des informations à leur sujet».
Evoquant le mécanisme de règlement à l’amiable, il dira que ce mécanisme «s’est avéré efficace dans de nombreux pays et considéré comme une pratique idéale et efficiente dans la lutte contre la corruption.
Cependant, précise-t-il, il ne concerne pas les personnes physiques mises en cause, ni les sanctions prononcées à leur encontre, mais plutôt les personnes morales, à savoir les sociétés étrangères impliquées dans des opérations de corruption, qui ont également bénéficié de ces fonds détournés dans le cadre de transactions et de projets, objet de pratiques de corruption. Le Premier ministre a ainsi réitéré «la volonté de l’Etat de lutter sans relâche contre la corruption et les corrupteurs et de récupérer l’argent du peuple pillé, et ce par la mobilisation de toutes les institutions de l’Etat, y compris son poids diplomatique, dans le strict respect de la loi et de l’indépendance de la justice». «L’Etat ne cédera sur aucun dinar volé ou détourné, ni aucune parcelle de terrain pillé ou détourné de sa vocation. C’est là une ‘Amana’ que nous veillerons tous à préserver» a-t-il affirmé. Sur un autre plan, Aïmene Benabderrahmane a affirmé que le rétablissement de la confiance du citoyen constituait la «priorité absolue» pour son Gouvernement, en sus d’autres dossiers tout aussi importants, en tête desquels la lutte contre la corruption.
Sur un autre plan, le Premier ministre a affirmé que la hausse des produits alimentaires était «conjoncturelle» et induite par les retombées de la pandémie (Covid-19). La hausse de certains produits alimentaires comme les légumineuses était essentiellement due à la hausse importante enregistrée sur les marchés mondiaux, induite par les retombées de la pandémie (Covid-19) a-t-il expliqué.
La pandémie du nouveau coronavirus a engendré une hausse des coûts de la production et du fret international, en sus de la hausse des prix de certains intrants, ce qui a provoqué une hausse des prix sur le marché national, selon les explications du Premier ministre.
Dans ce contexte, il précisera que la hausse de ces produits «est conjoncturelle», encouragée par «la cupidité et les pratiques immorales, voire illégales de certains vendeurs sans scrupules». Pour préserver le pouvoir d’achat du citoyen, le Gouvernement a pris une série de mesures «urgentes» pour assurer un approvisionnement régulier du marché en ces produits, et a recouru à tous les mécanismes de régulation pour maîtriser la hausse des prix, en veillant à intensifier le contrôle, durcir les mesures coercitives contre les contrevenants et lutter contre le monopole et la spéculation. Aussi, le Premier ministre a affirmé que le plan d’action du gouvernement sera appliqué selon «des mécanismes de suivi stricts».
Répondant aux préoccupations des députés, il a indiqué que les principaux points qu’ils ont soulevés relatifs notamment à «l’absence des délais, d’indicateurs quantitatifs, de mécanismes de mise en œuvre et de sources de financement», il dira que ce plan d’action «n’a rien d’un mirage, mais il s’agit plutôt d’un plan élaboré de manière méthodique, et qui sera appliqué selon des mécanismes de suivi stricts, qui ne laisseront aucune place à l’improvisation».
Il a affirmé, à ce propos, la détermination du gouvernement à assurer «la stricte et effective mise en œuvre» de ce plan, composé de cinq chapitres axés essentiellement sur l’engagement de réformes structurelles destinées à relancer l’économie nationale et moderniser le système bancaire et financier.
Après quatre jours de débats, le plan d’action du gouvernement a été adopté avant-hier, par 318 députés ayant voté «oui» contre 65 «non» sur les 380 députés présents, lors d’une séance plénière présidée par le président de l’APN, Ibrahim Boughali, en présence des membres du gouvernement.
Dans une déclaration à la presse à l’issue de son adoption, le Premier ministre a indiqué que ce plan «devra permettre à l’Algérie d’arriver à bon port et de réaliser un rebond économique et social à tous les niveaux», soulignant qu’il constitue «un point de départ pour la concrétisation du programme du président de la République, Abdelmadjid Tebboune».
M. S.

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