Paludisme ou encore rougeole ou poliomyélite, sont des maladies transmissibles qui avaient disparu de notre quotidien depuis plusieurs décennies. Pourtant, ces vieilles pathologies sont bel et bien présentes en Algérie, indique le Professeur Nibouche, pour lesquelles il déclare souhaiter se créer un Institut de veille, chargé d’organiser les activités de prévention.
Au total, 17 cas de paludisme importés, dont 16 à El-Menea et 1 cas à Ghardaïa, ont été dépistés auprès d’immigrés clandestins issus de pays subsahariens. Cinq de ces cas confirmés par le laboratoire de référence de l’Institut Pasteur Algérie (IPA) depuis l’apparition de cette pathologie infectieuse et parasitaire au début du mois en cours. Des praticiens de Ghardaïa, outrés par la dégradation environnementale et la prolifération de foyers générateurs des vecteurs de transmission, ont appelé au renforcement de la vigilance contre cette endémie, surtout avec les flux migratoires issus de pays subsahariens et la lutte contre les décharges sauvages d’ordures ménagères jonchant sur la voie publique.
Sur instruction du ministre de la santé, une enquête épidémiologique et entomologique a été lancée dans la wilaya de Ghardaïa pour déterminer les réservoirs et les vecteurs de cas de paludisme décelés dans la région. Une équipe locale, composée de médecins et techniciens de la santé formée au préalable sur les maladies dites tropicales, a entamé cette enquête pour déterminer l’origine et la chaîne de transmission de cette pathologie, selon le wali de Ghardaia, Boualem Amrani. Un dépistage actif et une prospection sur le terrain viennent d’être également lancés pour rechercher éventuellement d’autres cas de malades, des porteurs de parasites et les gîtes d’anophèles dans des localités ou une main d’œuvre originaire des pays subsahariens, présumée porteuse de parasite, y est employée.Les services de la wilaya ont recommandé à l’ensemble des autorités locales l’organisation de surveillances entomologiques, d’opérations de désinsectisation et de démoustication par aspersion intra-domiciliaire ainsi que l’élimination des mares, des fuites d’eau et l’ensemencement des bassins d’eau, des barrages et autres retenues collinaires de Gambusia, une espèce de poisson employée dans le monde pour lutter contre les moustiques.
Invité de la rédaction de la chaine III, de la radio nationale, le professeur Djamal Eddine Nibouche, chef du service de cancérologie de l’hôpital Nafissa Hamoud, à Alger, abonde sur la nécessaire création d’une police sanitaire, « qui n’existe plus ». Son rôle se consiste selon le Pr Nibouche à surveiller le niveau de qualité de l’environnement en matière d’hygiène et de prévention de certaines maladies à l’exemple de celle de la rage, « dont on n’a pu, encore, résoudre les dangers ».
Le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, en visite avant-hier, à Tamanrasset, a minimisé la situation épidémiologique concernant cette pathologie. « La situation épidémiologique du paludisme, dont des cas ont été signalés dans certaines wilayas du Sud, n’est pas très grave, comparativement à d’autres pays et le traitement est assuré et est disponible en quantités suffisantes », a-t-il rassuré. Le ministre de la Santé a appelé, dans ce cadre, les autorités locales à intensifier les efforts pour éviter l’apparition de cas de cette maladie, à travers des actions de lutte contre les vecteurs de la maladie, notamment au niveau des lacs et des plans d’eau, la lutte contre les moustiques étant le facteur le plus efficace de prévention de la maladie.
Louisa A. R.