La galerie Baya du Palais de la culture Moufdi-Zakaria d’Alger abrite depuis le huit septembre quatre-vingts photos de l’éditeur et photographe Samir Djama. Cette exposition, intitulée «Ombres et lumières», se veut un hommage à la richesse et diversité du patrimoine matériel algérien et un espace de découverte, de beauté et de couleurs originales.
Par Abla Selles
L’éditeur et photographe Samir Djama signe sa première exposition de photos sur toiles individuelles après plusieurs expositions intimes. Intitulée «Ombres et lumières», cette exposition met en valeur la richesse et la diversité du patrimoine matériel national. Chacune des quatre-vingts photos en couleurs et en noir et blanc raconte le quotidien et le vécu de l’Algérien dans les moindres détails. Cette exposition est organisée en hommage au photographe algérien Mohamed Kouaci, le seul photographe du journal «El Moudjahid», organe officiel du FLN, ayant joué un rôle considérable dans la reconnaissance internationale de la cause algérienne. D’abord, le visiteur peut découvrir les nombreuses photos représentant d’anciennes poteries, datant de plus de 70 ans. Ces œuvres racontent l’histoire d’un quotidien des Algériens qui utilisaient ces objets depuis des siècles et qui existent encore aujourd’hui dans plusieurs maisons.
La Casbah d’Alger est aussi présente à cette exposition, à travers des images présentant les ruelles, les portes et les heurtoirs. Présenter La Casbah d’Alger n’était pas possible sans la présence de la femme, ses bijoux et sa tenue vestimentaire (surtout le haik et le karako, tenues typiquement algéroises).
Samir Djama n’a pas manqué à présenter le quotidien des Algérois dans ses moindres détails, puisque chaque comportement présente la culture de cette grande ville. Des écoliers en route vers l’école, dans l’établissement et en célébrant Yennayer sont pris en photo, montrant jusqu’à quel point l’Algérien tient à ses coutumes et ses traditions.
Les œuvres représentant la fantasia attirent beaucoup les visiteurs de cette exposition, car elles mettent la lumière sur les moindres détails de cette tradition équestre pratiquée essentiellement au grand Maghreb. D’ailleurs, les images des cavaliers munis de fusils à poudre chevauchant des montures richement harnachées ont suscité l’admiration d’un public nombreux. La collection d’anciens appareils photo et un ancien agrandisseur n’est pas exposée pour rien. C’est le matériel avec lequel Samir Djama a travaillé. «J’ai fait du développement, de la diapositive. Je suis un excellent technicien. J’ai une très grande maîtrise dans la partie labo et la partie éclairage. A travers mon ancien matériel, je voudrais faire un clin à d’œil à la jeunesse algérienne», explique l’artiste.
A. S.