Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a mis fin, hier, aux fonctions du ministre des Transports, Lazhar Hani. «Sur instruction de Monsieur le président de la République, il a été mis fin aux fonctions de Monsieur Lazhar Hani en sa qualité de ministre des Transports», a indiqué un communiqué des services du Premier ministre.
Par Aomar Fekrache
«Cette décision a été prise à la suite de l’engagement d’une opération d’importation par la compagnie nationale Air Algérie de fournitures liée à l’activité de catering et ce, sans tenir compte du contexte économique national et des orientations financières visant la gestion rationnelle des devises et la priorité à accorder à la production nationale», précise la même source. Le P-DG d’Air Algérie et le responsable du catering au sein de la compagnie ont été également relevés de leurs fonctions, annonce le communiqué. M. Farouk Chiali, ministre des Travaux publics, a été chargé de l’intérim du ministère des Transports, selon la même source. En frappant d’une main de fer, le président de la République a fait passer un message, on ne peut plus clair, aux responsables à tous les niveaux. Désormais, certaines erreurs ne sont plus pardonnables et ministres ou directeurs sont tenus de suivre et d’appliquer les instructions liées à la gestion rationnelle des finances publiques et l’octroi de la priorité à la production nationale. Le Président Tebboune, depuis son retour d’Allemagne où il était en convalescence, s’est remis au travail et n’a pas hésité à exprimer son mécontentement du rendement de certains membres de l’exécutif. A telle enseigne que des sources médiatiques y ont entrevu les prémices d’un remaniement gouvernemental imminent. Dimanche dernier, lors d’une réunion du Conseil des ministres consacrée à l’évaluation du bilan annuel de 2020 de différents secteurs ministériels, le Président Tebboune a qualifié de «plutôt mitigé avec du positif et du négatif» le bilan des performances ministérielles pour 2020.
Ouvertement, il a exprimé son mécontentement de la gestion par certains walis des zones d’ombre, insistant sur l’impératif de faire la distinction entre les différents programmes de développement local, soulignant par là même certaines initiatives positives, telles que l’approvisionnement en eau et en gaz par voie de réservoirs dans certaines régions frontalières.
Pour le secteur des Finances, le Président a affirmé que le point noir qui entache ce secteur consiste en le système bancaire qu’il convient de revoir par un travail d’inspection au niveau de toutes les banques, notamment en ce qui concerne la transparence dans l’octroi de crédits.
Concernant le département de la Culture, il avait relevé l’impératif de pallier les lacunes enregistrées dans le domaine de l’industrie cinématographique qui n’a toujours pas atteint le stade de ressource économique, capable de générer des milliers de postes d’emploi permettant de contribuer à la relance de l’économie nationale.
Va-t-on vers une rupture totale avec l’ancien mode de gestion des affaires publiques, fait de gabegie et de gaspillage ? L’Algérie, qui traverse une double crise sanitaire et financière, n’a d’autre choix que de consommer son divorce avec certaines pratiques et réflexes.
A. F.