Pour pallier la crise de liquidités qui persiste au niveau des postes depuis quelque temps, le ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane, rassure que «d’ici la semaine prochaine, il y aura une grande quantité d’argent qui sera injectée et également à la veille du mois sacré du ramadhan».
Par Louiza Ait Ramdane
Le ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane, est revenu, hier, sur le manque de liquidités observé depuis plusieurs mois au niveau des bureaux de poste. A ce propos, il a tenu à rassurer la population quant à la disponibilité de la liquidité, notamment à quelques semaines du mois de ramadhan. «D’ici la semaine prochaine, il y aura une grande quantité d’argent qui sera injectée et également à la veille du mois sacré du ramadhan. Ce qui va nous permettre de mettre fin à ce problème», a affirmé le ministre des Finances. Pour régler ce problème, il compte sur la mise en circulation du nouveau billet de banque de 2 000 dinars. «Il y a des mesures beaucoup plus radicales qu’on est en train de mettre en place, notamment l’injection de la liquidité, et ce, par la mise en circulation du nouveau billet de 2 000 dinars», a-t-il déclaré sur les ondes de la Radio nationale.
Saluant la décision du président de la République de fermer les comptes commerciaux à Algérie Poste, le ministre a estimé que c’est une démarche tout à fait logique et économique qui va impacter positivement la liquidité au niveau des bureaux de poste, qui dispose de plus de 3 000 guichets au niveau nationale. «Nous avons instruit les banques publiques pour procéder à l’ouverture des guichets de banque dans les 10 nouvelles wilayas et dans les régions frontalières qui ne disposent pas de guichets», a-t-il ajouté. Benabderrahmane a assuré que son département ministériel met en place «tous les mécanismes possibles, pour répondre aux besoins de satisfaction de liquidité». Il a rappelé que «le comité de veille, regroupant tous les intervenants de la place, va nous permettre de juguler ce phénomène et de répondre aux besoins au cas par cas». «Ce comité travaille 16 heures par jour, et parfois même H24 dans les périodes de pointe, pour répondre aux différentes demandes des bureaux de poste», a-t-il souligné. Par ailleurs, le ministre a expliqué les tensions observées au niveau des bureaux de poste par «l’étendue du territoire qui impacte un petit peu l’acheminement, à temps, de la liquidité». il a tenu à rassurer, à ce propos, qu’«à chaque tension, le comité prend en charge le bureau de poste concerné».
Le changement de monnaie n’est pas à l’ordre du jour
Pour répondre aux voix qui se sont élevées pour réclamer le changement de la monnaie afin de résorber la masse monétaire hors circuit bancaire estimée par la banque centrale à 6 000 milliards de dinars, le ministre des finances a exclu cette option. «L’option de recourir au changement de notre monnaie pour éliminer le marché parallèle n’est pas à l’ordre du jour», a-t-il déclaré, rappelant l’ordonnance 03-11 qui «est claire» à ce sujet, et expliquant que «le pouvoir libératoire d’une monnaie étant de 10 ans, après le retrait des billets». «Ce n’est pas possible légalement, car un billet de banque ou une pièce à une durée de vie minimum de dix ans au moins», a-t-il argumenté, rappelant la récente décision de son ministère de mettre en circulation un nouveau billet de banque de 2 000 DA. Selon lui, «cette affaire n’est pas juridiquement possible, car le billet de banque doit continuer à circuler pendant dix ans à compter de la date de son émission». Dans le même contexte, il a argumenté que «la stabilité juridique des marchés financiers et même économiques rend cette option impossible», optant plutôt pour un débat pédagogique afin d’aller vers l’autre pour le persuader de réinjecter son argent dans les banques en toute sécurité et en toute confidentialité.
L. A. R.