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mardi 6 juin 2023

Le ministre de la Justice révèle des chiffres hallucinants: D’énormes sommes et d’importants biens récupérés

Les efforts de recouvrement des fonds détournés entamée depuis 2019 se poursuivent tant au niveau national qu’à l’étranger. Les détails révélés par le ministre de la Justice dépassent tout entendement. Ils sont tout simplement choquants.

Par Louisa A. R.

Abderrachid Tebbi a détaillé devant l’APN, a l’issue de l’adoption du projet de loi sur la prévention et la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, le montant global de 20 milliards de dollars de biens récupérés par l’Etat. Un chiffre donné récemment par le chef de l’Etat lors d’une rencontre avec les medias.
Ainsi, «la Justice a mis la main sur ces biens répartis sur les différentes wilayas du pays», a affirmé le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Abderrachid Tabi. Il s’agit de la confiscation d’«habitations, de biens touristiques, des villas luxueuses à travers les wilayas du pays, ainsi que des dizaines d’usines, dont celles de montage automobile et d’autres activant dans divers domaines, outre la saisie de bijoux et de pierres précieuses et la confiscation de 6 447 comptes bancaires et 4 203 véhicules, tous types confondus».
Il s’agit, également, de «la confiscation de 23 774 biens mobiliers, 425 habitations et 14 promotions immobilières, chacune comprenant jusqu’à 1 000 logements».Il faudra ajouter ceux qui ont été transférés à l’étranger et pour lesquels 224 commissions rogatoires et demandes d’entraide judiciaires ont été délivrées au niveau de plus de 30 pays, selon le ministre de la Justice.Il a expliqué, à cet égard, que «la récupération de ces fonds et biens au niveau international est un processus difficile et compliqué, en raison de plusieurs facteurs dont la différence existant entre les systèmes judiciaires d’un pays à l’autre, et les réponses divergentes des pays à ce processus». «A l’entame de l’opération, nous avons été confrontés à des pays non convaincus par la démarche», a-t-il dit. Néanmoins, a-t-il expliqué, «l’ampleur des dégâts a convaincu ces pays de la nécessité de fournir aide et assistance pour la récupération des biens du peuple algérien».
En outre, Tabi a tenu à répondre à ceux qu’il a qualifiés de «sceptiques» qui ne croient pas en le bilan présenté par l’Etat en matière de récupération des fonds détournés, disant : «Vous voulez minimiser les efforts déployés par les différents organes de l’Etat, qui ont déclaré une guerre féroce pour la récupération de ces fonds, mais nous continuons dans ce processus et nous avons tous les détails de ce bilan dans un rapport de 1 400 pages».«De nouveaux chiffres détaillés vous seront fournis en temps voulu, car il est de notre devoir d’éclairer l’opinion publique sur la récupération de ces fonds détournés au niveau national et international, en ce sens que le citoyen a le droit de connaître le processus des fonds récupérés», a assuré le ministre.
Pour sa part, le président de l’APN, Brahim Boughali, a salué les «pas gigantesques» franchis par l’Algérie dans la récupération des fonds détournés et la confiscation des biens pillés. L’adoption d’un projet de loi traitant des principaux aspects de la corruption «témoigne de la poursuite des démarches visant à réaliser le changement escompté», a-t-il dit. L’Algérie, a-t-il poursuivi, a «franchi de grands pas dans ce sens et redressé la situation dans un délai ne dépassant pas trois ans».
Il a également souligné que «les chiffres faramineux annoncés récemment par le président de la République, à ce sujet, sont à même de faire taire tous les sceptiques». «Ces derniers sortent la même rengaine pour décrédibiliser l’Etat et mettre en doute sa volonté de lutter contre la corruption et poursuivre les corrupteurs, et qui, dans le même temps, passent sous silence la corruption qui ronge des institutions qui prétendent construire et exporter la démocratie et taisent les crimes barbares dont sont victimes les militants des causes justes qui défendent les droits de leurs peuples à la vie et à la liberté». Il a rappelé l’affaire de la militante sahraouie Sultana Khaya, qui, selon des médias, a été victime d’un scandale de corruption au Parlement européen impliquant le Maroc, l’ayant évincée du Prix Sakharov pour la liberté de pensée. Cette affaire «met à nu cette connivence flagrante et vient
s’ajouter aux épisodes de l’implication dans des affaires de corruption et d’achat des consciences», a-t-il soutenu.
L. A.

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