Avant-hier, devant les députés, le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya, a promis, au sujet du marché de véhicules, un prochain «dénouement».
Par Massi Salami
Le ministre, cité par des titres de la presse nationale, a déclaré : «Nous savons qu’il y a un manque sur le marché. Le gouvernement le sait. En tant que son représentant, je vous assure que la situation trouvera bientôt de nouvelles solutions, et le gouvernement prépare de nouveaux textes juridiques en vue du retour à l’importation et la fabrication des voitures», a-t-il dit.
Raouya a, par ailleurs, écarté la possibilité d’accorder des exonérations douanières à de nouvelles catégories d’importateurs, indiquant que cela «nuirait» à
l’économie nationale. Une telle mesure, a-t-il ajouté, est en contradiction avec la politique de subvention ciblée que le gouvernement veut mettre en place et induirait une charge supplémentaire pour le Trésor public.
Il a rappelé que l’exonération des droits de douane sur les importations de voitures concernait «uniquement les invalides de la guerre de Libération nationale, dont le taux d’invalidité est de 60 %, avec la possibilité d’acquérir une nouvelle voiture de tourisme tous les cinq ans». Des déclarations du ministre, l’on déduit qu’une importance particulière est accordée à ce dossier, d’autant qu’outre les citoyens, ce problème concerne aussi les entreprises et les institutions publiques. Mais la longue attente devient sérieusement pesante pour des citoyens en quête de voiture à un prix acceptable pour, souvent, pouvoir se rendre au travail ou se déplacer en famille sans devoir recourir aux services de taxi ou de «clandestins». Le mois de mai dernier, le ministre de l’Industrie, Ahmed Zeghdar, avait indiqué que de grandes entreprises vont entrer sur le marché de production de l’automobile, des tracteurs et des bus en Algérie, avec un grand taux d’intégration, après la parution de la nouvelle loi relative à l’investissement. Le ministre qui s’exprimait lors de l’ouverture d’une journée d’information consacrée au lancement effectif du régime d’importation des chaînes de production rénovées et du régime d’exemption de droits de douane, avait ajouté : «Il y a eu des contacts avec de nombreuses grandes entreprises, mais le dispositif juridique n’était pas prêt», précisant qu’«aujourd’hui avec la publication de la loi relative à l’investissement, de grandes entreprises vont entrer sur le marché pour produire des voitures, des tracteurs et des bus en Algérie».
Faut-il indiquer que le marché algérien de voitures connaît un grand déficit en véhicules, estimé à 600 000 unités par an. Un déficit qui a profité à certains revendeurs activant principalement dans le marché d’occasion. Acheter actuellement une voiture est tout bonnement impossible pour la quasi majorité des travailleurs. Les petites bourses avaient l’habitude de se rabattre sur des vieilles voitures, à moindre prix, mais depuis plusieurs mois le marché s’est envolé.
M. S.