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vendredi 19 avril 2024

Le Covid-19 poursuit toujours sans faiblir son tour du monde

LA QUESTION DU JOUR Par Mohamed Habili

S’il a fallu des mois pour que le Covid-19 contamine un premier million de personnes, il lui faut maintenant beaucoup moins de temps pour se saisir du même nombre de personnes. Il a bouclé dernièrement son 18e million. Au train où il va à travers le monde, il lui faudrait moins encore pour atteindre le chiffre tout rond des 20 millions. Ce qui veut dire qu’en réalité son expansion est plus grande encore, eu égard au nombre sûrement non négligeable de cas ne présentant pas de symptôme, ce qui est autant dire la règle chez la majorité des jeunes. Cette particularité chez lui est la principale raison qui explique sa grande vitesse d’expansion. Les malades asymptomatiques sont ses meilleurs agents propagateurs. C’est sans doute le cas en Algérie, un pays où la grande majorité de la population est jeune. Cela est encore plus vrai dans la majeure partie du continent africain, où la pandémie n’a toujours pas fait les ravages annoncés dès les débuts de celle-ci. Le virus circule en Afrique, mais le plus grand nombre de décès, de même d’ailleurs que celui des contaminations, se retrouvent regroupés dans 5 ou 6 pays seulement, dont le nôtre, après l’Afrique du Sud et l’Egypte. Cette concentration en un nombre réduit de pays n’est pas propre à l’Afrique. Elle se vérifie à l’échelle du monde, où les 18 millions de cas rapportés jusqu’à présent sont loin d’être équitablement répartis.

Les Etats-Unis à eux seuls en renferment 4 millions et demi. Au début de l’année, il ne s’en serait trouvé personne pour prédire que c’est dans les pays dont les systèmes de santé comptent parmi les plus performants qui seraient les plus touchés par l’épidémie. Ce n’est pas là la moindre de ses bizarreries. Une maladie contagieuse qui fait plus de dégâts dans les pays riches que dans les pays pauvres, il ne manquait plus que celle-là. Le Covid-19 n’est pas une maladie de la misère. Elle n’est pas non plus celle de l’abondance. En revanche, elle discrimine les moins jeunes, qu’elle emporte de préférence. Elle se propagerait moins vite si elle prenait ses victimes à peu près équitablement dans toutes les catégories d’âge. En effet, il serait alors plus facile de la circonscrire. Il n’y aurait pas alors de porteurs sains, pour la faire pénétrer partout, et plus facilement encore pendant les phases de confinement. On ne cesse pas de le dire : le Covid-19 est sournois. Il s’en est même trouvé pour dire qu’il est diabolique, laissant entendre par là qu’il sait comment contourner les systèmes de défense mis en place pour entraver son expansion. Dans un pays au moins, et non des moindres, puisqu’il s’agit des Etats-Unis, on le voit interférer dans l’élection présidentielle de novembre prochain. Mieux encore, il donne le sentiment, pour l’heure en tout cas, de préférer Joe Biden à Donald Trump. Faire sortir le sortant, voilà qui semble la tâche américaine qu’il s’est assignée. Tant qu’il n’avait pas fait son entrée en scène, la réélection de Trump paraissait plus certaine en tout cas. Depuis les choses ont commencé à mal aller pour lui. Il n’a pas encore perdu, en dépit des mauvais sondages, mais ses chances d’être réélu vont néanmoins se réduisant, même si elles ne sont pas encore devenues tout à fait nulles. Au fond de leur cœur, ceux qui espèrent se débarrasser de lui ne demanderaient pas mieux que de voir l’épidémie redoubler de virulence, s’il n’y avait qu’elle pour pouvoir obtenir ce résultat. A la réflexion, les parieurs de cette sorte, il en existe un certain nombre chez nous aussi. Et les nôtres, à la différence des anti-Trump en Amérique, n’hésitent pas à mettre la main à la pâte, à se mettre au service du coronavirus.

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