Après une rentrée scolaire calme, le secteur de l’Education nationale risque de connaître des perturbations dès le mois prochain. En effet, le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (Cnapeste) prévoit d’engager une nouvelle grève hebdomadaire de deux jours, les 2 et 3 novembre.
Par Thinhinene Khouchi
Soulignant l’impact de la terrible baisse du pouvoir d’achat et la gravité de la situation sociale actuelle, et au vu des résultats d’une rentrée scolaire complexe dans tous les domaines qui ont pesé sur le professeur, le Cnapeste a décidé d’engager une nouvelle grève hebdomadaire de deux jours, les 2 et 3 novembre 2021. Cette décision a été prise lors de la réunion du Conseil national qui s’est tenue les 15 et 16 octobre 2021 au lycée Frantz-Fanon, à Boumerdès. «Après une discussion sérieuse, profonde et responsable, le Conseil appelle à une amélioration du pouvoir d’achat, qui connaît une dangereuse baisse sans précédent, nécessite d’augmenter les salaires du professeur en fonction de l’amélioration de sa situation sociale et de le rendre économiquement et socialement à l’aise», ajoute la source. «Le corps enseignant se plaint, depuis des années, d’une baisse du pouvoir d’achat, en raison de la hausse des prix et de la stagnation des salaires qui n’ont pas évolué depuis 2010, date de la dernière révision du régime indemnitaire des fonctionnaires de l’éducation». «C’est un constat amer établi dans les différents rapports soumis aux travaux du Conseil national. Le secteur est malade. Les pouvoirs publics doivent réagir à cette situation qui n’a que trop duré. Il est nécessaire de mettre l’enseignant dans des conditions financières et sociales à la hauteur de son statut», réclame le syndicat. Mettant en garde contre toute atteinte aux acquis des enseignants, le Cnapeste demande également «l’ouverture de nouveaux postes budgétaires, en vue d’alléger la charge qui pèse sur les enseignants, contraints d’assumer des heures supplémentaires». Ainsi, le secteur de l’Education nationale, avec ses trois paliers (primaire, moyen et secondaire), risque de connaître une sérieuse perturbation. Pour rappel, ce secteur compte, selon des chiffres officiels, 9,2 millions d’élèves, pris en charge par 478 985 enseignants, répartis sur les trois paliers de l’éducation. Il est à rappeler que le ministre de l’Éducation nationale, Abdelhakim Belabed, a fait savoir qu’une rencontre consacrée au dossier du statut particulier des personnels du secteur sera tenue prochainement avec les syndicats de l’Éducation, soulignant que ce dossier est décisif pour améliorer la situation professionnelle des travailleurs. Cette annonce intervenait au moment où plusieurs corps du secteur menaçaient de recourir à la contestation pour revendiquer l’amélioration de leurs conditions socioprofessionnelles. Il a déclaré, à ce propos, que «l’amélioration de la situation sociale de l’enseignant est la plus importante préoccupation du secteur que nous œuvrons à promouvoir», signalant que tous les dossiers qui seront soulevés par les syndicats du secteur seront traités. Cette réunion tarde à avoir lieu, ce qui pousse certains syndicats à mettre à exécution leurs menaces de recourir à la grève.
T. K.