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jeudi 1 juin 2023

Le Brent dépasse les 96 dollars : Les courts pétroliers continuent à battre des records

Les prix du pétrole ont atteint hier de nouveaux sommets, encouragés par les tensions
en Russie et en Ukraine qui menacent l’offre pétrolière. Le prix du baril de Brent
de la mer du Nord pour livraison en avril était à 94,47 dollars, après un pic à 96,16 dollars (vers 10h10 GMT).

Par Meriem Benchaouia

A New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en mars était proposé à 93,21 dollars, atteignant également un nouveau sommet depuis 2014 à 94,94 dollars le baril. «La peur de l’escalade des tensions dans la crise russo-occidentale, d’une ampleur jamais vue depuis la fin de la Guerre froide, a poussé le prix du Brent au-dessus de la barre des 95 dollars le baril», ont souligné des experts pétroliers, n’écartant pas le risque que le pétrole s’envole encore plus haut dans les prochains jours. L’Occident craint une invasion russe de l’Ukraine, le pays ayant massé 130 000 militaires à la frontière ukrainienne et menant des manœuvres tous azimuts. «Les marchés de l’énergie sont clairement à cran et si les approvisionnements sont menacés, il y a un risque que le pétrole s’envole encore plus haut», confirme Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown. «Compte tenu du faible niveau des stocks et de la diminution de la capacité de réserve, le marché du pétrole ne peut pas se permettre de grandes perturbations de l’offre», explique Giovanni Staunovo, analyste pour UBS. «Nous nous attendons à une plus grande volatilité à court terme, les prix étant déterminés par l’escalade/désescalade», poursuit-il. «Les 100 dollars sont en vue», affirme à «Bloomberg» Howie Lee, économiste chez Oversea Chinese Banking, avertissant qu’un conflit à grande échelle entre la Russie et l’Ukraine pourrait envoyer le brut bien au-dessus de ce niveau. «Les contraintes d’approvisionnement sont le principal moteur de la hausse des prix du pétrole à 100 dollars, même si la demande reste aux niveaux actuels». «Si un mouvement de troupes se produit, le brut Brent n’aura aucun mal à remonter au-dessus du niveau de 100 dollars», note pour sa part Edward Moya, analyste chez OANDA. «Les prix du pétrole resteront extrêmement volatils et sensibles aux informations progressives concernant la situation en Ukraine». De son côté, l’Opep a maintenu il y a quelques jours ses prévisions de croissance de la demande mondiale de brut en 2022, en raison de la bonne marche de l’économie mondiale et de la reprise du transport aérien. L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) s’attend à un rebond de 4,2 millions de barils par jour (mb/j) pour atteindre 100,8 mb/j pour le monde, selon son rapport mensuel. Ce rebond serait d’environ 1,8 mb/j pour les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (Ocde) et d’environ 2,3 mb/j pour les autres. Concernant les pays de l’Ocde, «l’optimisme découle de la croissance économique observée, compte tenu des effets bénéfiques des politiques fiscales et monétaires engagées pour soutenir l’économie, lesquelles devraient plus que compenser les effets négatifs d’Omicron sur la demande de pétrole», a fait observer l’Organisation. S’il reste vigilant s’agissant de la pandémie, l’Opep a estimé néanmoins que les motifs d’optimisme «prévalent, compte tenu de la forte croissance économique en cours, avec un PIB atteignant déjà les niveaux observés
d’avant la pandémie, soutenu par des mesures de relance budgétaire et un commerce mondial à des niveaux records en termes de volumes». En outre, «la mobilité devrait encore gagner en dynamisme, notamment en ce qui concerne le secteur des voyages et du tourisme», a souligné l’Opep.

M. B.

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