Les cours du pétrole fléchissaient hier devant la hausse des stocks de brut aux Etats-Unis, constatée par l’American Petroleum Institute (API) et attendue par le marché pour l’EIA, à la veille d’un sommet important de l’Opep+. Les décisions émanant de cette réunion sont une nouvelle fois très attendues.
Hier matin, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier perdait
1,92 % par rapport à la clôture de la veille, à 83,09 dollars. A New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour le mois de décembre lâchait 2,24 % à 82,03 dollars. Les cours du brut avaient aussi connu un début de séance dans le rouge la veille avant de revenir vers l’équilibre en fin de journée. Ce mouvement «erratique» s’explique par le fait que les acteurs du marché se préparent à une nouvelle augmentation des stocks de pétrole brut aux Etats-Unis, tout en pariant sur le fait que l’Opep+ maintiendra une pression sur l’offre, commentent des analystes. L’API, fédération qui regroupe les professionnels du secteur pétrolier dans le pays, a fait état mardi d’une hausse des réserves commerciales de brut de 3,59 millions de barils la semaine passée. L’Energy Information Administration (EIA), aux estimations jugées plus fiables, publiera ses propres chiffres hier, mais le marché table déjà sur une hausse, de l’ordre de 2,25 millions de barils selon la médiane d’analystes interrogés par l’agence Bloomberg. Selon le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés, désignés sous le nom d’Opep+, ne devraient pas dépasser, décembre prochain, le seuil d’augmentation mensuelle de la production, fixé à 400 000 barils/jour. «La situation du marché pétrolier indique que l’augmentation en décembre de la production des pays membres de l’Opep+ ne devrait pas dépasser 400 000 barils par jour», a souligné le ministre dans une déclaration à l’agence nationale de presse.
«L’Opep+ a fait un excellent travail, en soutenant la stabilité du marché pétrolier dans l’intérêt de tous et doit continuer à agir de manière proactive, en tenant compte du fait que les risques et les incertitudes restent élevés», a-t-il expliqué. Depuis plusieurs jours déjà le marché a le regard tourné vers la réunion mensuelle de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de ses alliés de l’accord Opep+. Jusqu’ici, les opérateurs s’accordaient sur le maintien par l’Opep+ du calendrier, annoncé en juillet, de relèvement mesuré de la production, en ajoutant 400 000 barils par jour chaque mois jusqu’en septembre 2022. Mais «certains pensent maintenant que l’Opep pourrait aller au-delà pour soulager le marché», a expliqué James Williams, du cabinet WTRG Economics. Après une première salve dimanche en marge du G20 de Rome, le président des États-Unis Joe Biden a, de nouveau, envoyé un message clair à l’Opep+, qui a jusqu’ici été insensible aux pressions du gouvernement américain. «Si vous jetez un œil aux prix de l’essence, aux prix du brut, c’est la conséquence du refus de la Russie ou des pays de l’Opep d’extraire plus de pétrole», a déclaré mardi Joe Biden en marge de la COP26 sur le climat à Glasgow.
Le prix moyen de l’essence s’est stabilisé mardi aux États-Unis après plusieurs semaines de progression, selon les données de l’association d’automobilistes AAA. Il reste cependant supérieur de 60 % à son niveau d’il y a un an. En Californie, le prix du gallon d’essence ordinaire (3,78 litres) n’est plus qu’à 6 cents de son record absolu de 4,67 dollars, établi en octobre 2012.
Meriem Benchaouia