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mardi 19 mars 2024

Le Brent baisse et frôle le seuil de 70 dollars: Le prix du baril dégringole

Les prix du pétrole baissaient encore hier, atteignant un nouveau plus bas depuis décembre 2021 et frôlant le seuil de 70 dollars, le gaz naturel est également sous pression, retombant brièvement sous 40 euros le mégawattheure (MWh).

Par Meriem Benchaouia

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai abandonnait 1,81 %, à 71,65 dollars, peu après avoir frôlé le seuil symbolique des 70 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en avril, perdait 1,84 %, à 65,51 dollars, après avoir touché 64,12 dollars, un nouveau plus bas depuis décembre 2021. La chute des deux références mondiales du brut se poursuit ce début de semaine, le sauvetage de Credit Suisse n’ayant pas réussi à augmenter l’attrait des actifs à risque et à calmer les inquiétudes concernant une crise bancaire, affirment des analystes. Dimanche, le premier groupe bancaire suisse UBS a consenti à racheter pour une bouchée de pain son rival en difficulté Credit Suisse, avec d’importantes garanties du gouvernement de Berne et de liquidités de la BNS, la banque centrale du pays. Pour les analystes, l’inquiétude règne sur les marchés, «car personne ne peut savoir quelle sera l’ampleur des difficultés bancaires». La crise bancaire actuelle éloigne les investisseurs des actifs à risques, comme les matières premières. Les analystes soulignent, en effet, un double déséquilibre. D’un côté, la demande chinoise, premier pays importateur de brut au monde, n’a pas encore repris significativement. Côté gaz naturel, le cours européen a glissé hier sous la barre des 40 euros le mégawattheure (MWh), un plus bas depuis juillet 2021, freiné par une météo clémente et des niveaux de stockage élevés. Le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne, s’échangeait à 40,10 euros le mégawattheure (MWh) peu après être tombé jusqu’à 39,65 euros. Par ailleurs, la banque d’investissement américaine Goldman Sachs estime que les cours de l’or noir ne devraient se rétablir que progressivement après de tels événements. Goldman Sachs a ramené ses prévisions de croissance des prix du pétrole pour 2023 et 2024 à moins de 100 dollars le baril, en raison de la situation tendue du secteur bancaire aux Etats-Unis et en Europe et des craintes de récession mondiale. Les analystes de la banque, qui tablaient début février dernier sur une remontée des prix au-dessus de 100 dollars le baril cette année et en 2024, s’attendent désormais à ce que les cours moyens de l’or noir s’établissent à 94 dollars le baril pour les 12 mois à venir et à 97 dollars le baril au second semestre 2024. «Les prix du pétrole ont plongé malgré le boom de la demande chinoise, en raison du stress bancaire, des craintes de récession et de l’exode des flux d’investisseurs. Historiquement, après de tels événements, le positionnement et les prix ne se rétablissent que progressivement, en particulier les prix à long terme», ont souligné les analystes de Goldman Sachs dans une note d’analyse. Goldman Sachs, qui était jusque-là l’une des banques les plus optimistes sur les perspectives des cours du pétrole, s’attend désormais à ce que les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) n’augmentent leur production qu’au troisième trimestre 2024, contre une précédente prévision qui tablait sur une hausse des capacités de production de ces pays au deuxième semestre 2023.
M. B.

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